Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 167]

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ÉTUDE SUR CERTAINS ACIERS SPÉCIAUX

ÉTUDE SUR CERTAINS ACIERS SPÉCIAUX

qu'on peut tirer un excellent parti de ce métal en le traitant convenablement par un recuit à basse température. Il acquiert, en effet, par ce recuit, des qualités spéciales,

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IV

qui justifieraient son application à la fabrication des pièces

de forge pour lesquelles on recherche à la fois peu de fragilité, beaucoup de ténacité, une haute limite élastique supérieure à 80 kilogrammes, une charge à la rupture supérieure à 100 kilogrammes, avec un allongement à la rupture très appréciable. On pourrait avoir un métal plus ou moins doux en faisant varier la teneur en carbone. Dès maintenant, l'usine d'Imphy est en mesure de livrer des lingots de 800 kilogrammes qui permettraient déjà de fabriquer des pièces d'une certaine importance. Le recuit particulier, nécessaire pour mettre en évidence les qualités du Métal, constitue d'ailleurs un traitement assez facile ; il nécessiterait simplement, pour devenir pratique, l'installation de' fours spéciaux dont le laboratoire serait maintenu à la température du bois de sapin flambant.

Ce métal paraît, en outre, susceptible d'être employé sous forme de tôles ; à cet état, il se travaille bien à chaud et on peut obtenir des propriétés mécaniques très satisfaisantes, comme l'ont montré les essais de traction pratiqués par l'usine d'Imphy sur la fourniture de SaintÉtienne. Enfin les résultats' excellents donnés au tir par les tôles de métal N.12,5 semblent Montrer 'que l'alliage dont il s'agit peut être employé avantageusement à la fabrication de certains blindages.

DES ACIERS AU NICKEL A TENEUR EN NICKEL SUPÉRIEURE

A 25 P.

100.

Depuis quelques années, M. Ch.-Ed. Guillaume s'est livré à une série d'expériences sur des échantillons d'aciers à différentes teneurs en nickel (de 0 à 45 p. 100) que lui

a fournis l'usine d'Imphy ; l'étude des propriétés physiques de ces métaux l'a conduit à des conclusions très intéressantes, particulièrement en ce qui concerne l'alliage à 36 p. 100 de nickel. Nous allons passer en revue les expériences de M. Guillaume, en vue de mettre en relief le parti que l'on peut tirer des aciers à très haute teneur en nickel (i). Homogénéité, M. Guillaume a reconnu en premier lieu, que tous les alliages, préparés au creuset, présentaient une grande homogénéité. Dès que l'on descendait par l'usinage au-dessous de la couche superficielle, toujours un peu craquelée, on avait un métal parfaiterrient sain, prenant un beau poli et sans aucune piqûre visible avec un grossissement de 80 diamètres. Les traits de quelques microns (millièmes .de Millimètre) de largeur étaient d'une parfaite régularité.

Résistance à la corrosion des aciers à très haute teneur en nickel.

Nos propres expériences nous ont montré la grande résistance que présente le métal à 25 p. 100 de nickel à l'attaque .des divers agents de corrosion. Cette (*) Voir les Comptes Rendus hebdomadaires des Séances dé l'Académie des Sciences, t. CXXIV, n.» 4 du 25 janvier 1897, 14 du 5 avril 1897, et 26

du 28 juin 1897; t. CXXV, n° 4 du 26 juillet 1897.