Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 160]

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ÉTUDE SUR CERTAINS ACIERS SPÉCIAUX

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ÉTUDE SUR CERTAINS ACIERS SPÉCIAUX

l'épaisseur de la tôle, et dont la flèche est égale au tiers de ce diamètre. Il ne doit se produire ni fentes, ni gerçures. Les conditions imposées sont très couramment réalisées par le métal N04 d'Imphy, même celle relative à la valeur minima de la limite élastique, qui est relativement élevée;

l'élévation de la limite élastique est obtenue assez facilement par un laminage final à basse température qui écrouit les tôles. L'usine d'Imphy, qui coule le métal NC4 en grandes masses au four Martin, a essayé de profiter de l'augmenpar tation considérable de limite élastique produite l'écrouissage pour faire des éléments de canon sans lés recuire et sans les tremper ; mais elle n'est pas arrivée, même sur des tubes de petite longueur, à obtenir un écrouissage assez régulier. La fabrication des tubes présente, d'ailleurs, de grandes difficultés à l'usinage, car le les copeaux produits s'enroulent sans se briser, et débourrage des barres de forage est presque impossible.

Aussi l'usine d'Imphy a-t-elle à peu près renoncé à l'emploi (lu métal NC4 pour la confection des éléments de canon. Elle estime, au contraire, que pour les frettes le métal peut être employé avec avantage ; le forgeage sur mandrin, suivi de trempe, régularise la texture du métal et permet de réaliser des propriétés mécaniques remar-

quables. On a obtenu, sur des frettes en métal très carburé, les résultats ci-après donnés par des barrettes de entre 13mm,8 de diamètre et 100 millimètres de longueur repères prises dans le sens du travers

I Frette n° 1

Frette n. 2

GRAM GRA,

d'élasticité

de rupture en inui, kiL par

36k,5

79.4',5

41 ,4

80 ,2

STRICTION

ALLONGE-

MENTS

p. 100 ffl,", 1.di

s s

X100

38,6 33

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Conclusion relative au métal NCi. En somme,; le métal NC4(*) présente des propriétés mécaniques très intéressantes. Après forgeage et sans aucun traitement., sa limite élastique dépasse 40 kilogrammes, sa charge de rupture 70 kilogrammes, et son allongement à la rupture atteint 45 p. 100. Toutefois la limite élastique de flexion et le coefficient d'élasticité déterminés par des essais de flexion paraissent trop faibles pour permettre, en général,

de l'employer à cet état. Le traitement qui parait, dans la plupart des cas, le mieux convenir à ce métal consiste dans une trempe au rouge cerise non suivie de recuit. La limite élastique descend alors à une valeur comprise entre 30 et 35 kilogrammes ; mais la résistance vive élastique augmente notablement. En même temps l'allongement à la rupture atteint 60 p. 100, et la charge à la rupture restant sensiblement la même, la résistance vive de rupture prend une valeur très élevée.. La fragilité, déjà très faible pour le métal simplement forgé, diminue encore dans de grandes proportions. Il convient d'ajouter qu'aux essais de traction les bar-

rettes s'allongent sur toute leur longueur ; il en résulte que, dans une pièce en métal NC4 soumise à un choc, toutes les parties concourent ensemble à éteindre, par leur allongement, la- force vive du choc, malgré les diffé-

rences de section qui peuvent exister de l'une à l'autre. Nous pensons donc qu'on peut faire travailler le métal à une charge presque double de celle qui est admise pour l'acier doux. Dans ces conditions, une mèche de gouvernail en métal NC4 ne coûterait guère plus du double de la pièce en acier doux qu'elle remplacerait. (*) Ce métal est défini par la composition ci-après : Carbone 0,55 à 0,80 p. 400 Silicium 0,20 à, 0,50 Manganèse Chrome Nickel

0,30 à 0,60

2h 3 20 à 25