Annales des Mines (1898, série 9, volume 14) [Image 16]

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24'L È ,BASIN CRETAD'. DE .EUVEKU est là fondée .sur l'ensemble de-la structure de la bande de Mimet,, et des faits qui' seront décrits phis loin, plutôt que .sur le 'résultat direct des observations locales. Tout ce qu'on peut dire à - Babol, c'est que ces observations peuvent se concilier avec l'hypothèse admise (*) En tout cas, les replis multiples des couches sont incontestables, et l'on peut alors s'expliquer leur grande épaisseur apparente. On voit en même temps que leur niveau moyen, et par conséquent celui de la faille du Safre, si elle leur reste parallèle, s'enfonce bien Moins vite qu'on ne l'avait d'abord supposé.

Dans cette zone de Simiane on trouve un-' peu plus à l'est un remarquable -accident, C'est l'apparition brusque, an,milieu de l'aptien, d'un pointeMent de dolomies jurassignes Ce pointement, déjà figuré par la carte géologique, est connu sous le nom d'îlot de la Galinière. Les dolomies de, la Galinière, qui forment une petite colline allongée, d'environ 800 mètres sur 300, sont incontestablement jurassiques. Depuis, M. Collot, elles ont toujours été rapportées à l'infralias. Je crois plutôt quelles appartiennent au jurassique supérieur. Leur faciès

extérieur, je commence par le dire, se_ rapproche plus du faciès ordinaire à l'infralias caractérisé -par des bancs plus siliceux, mieux lités, un grain plus serré, une teinte plus blanche (gris cendré, Collot) et une rayure ou -division parallélipipédique à la surface. Je ne sache pas qu'il ait été fait d'étude spéciale pour- savoir à quel point ces caractères, pour la plupart extérieurs, se rattachent ton-(*) M. Repelin m'a également montré, au-dessous de Mimet, un peu

à l'est de la route, un petit pointement urgonien dont les couches sembleraient former voûte au milieu de l'aptien. Je crois que les sur-

faces qui présentent cette apparence, d'ailleurs un peu grossière, sont des surfaces de cassure et non de stratification. Nous avons de plus trouvé là, au-dessus de l'urgonien, un lambeau de dolomies jurassiques, dont la présence contredirait formellement l'idée d'Une voûte normale.

LE BASSIN CitTACE DE FUVEAII

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jours à quelque différence fondamentale de composition ou de structure; mais, en fait, j'ai constaté souvent qu'un aspect très semblable pouvait se retrouver dans les dolomies

du jurassique supérieur. C'est en particulier ce qui arrive, dans la région même dont nous nous occupons, pour la

zoné f; les dolomies supérieures n'y ont plus l'aspect gris, massif, cristallin, de la chaîne de l'Étoile, et, n'étaient

les relations de position, on pourrait les attribuer, et quelques-unes en effet ont été attribuées à l'infralias ("). A la Galinière, j'ai trouvé en deux points des calcaires blancs semblables à ceux du jurassique supérieur, associés aux dolomies. Cela suffit à mes yeux pour. entrainer leur âge ; la ressemblance avec la zone g est un argument de plus, surtout quand nous saurons que les dolomies de la Galinière appartiennent en réalité à cette zone (""). Enfin on peut ajouter que l'existence de l'infralias à la Galinière

serait une anomalie, car ce serait le seul point oit' ce terrain apparaîtrait dans toute la bande de Mimet. Quel que soit l'âge exact _des dolomies de la Galinière, le point important c'est que ces dolomies sont superposées à l'aptien. La conclusion s'impose, si l'on examine avec soin les rapports de position des deux terrains: La Witte de dolomies n'est pas une butte simple ; elle est en réalité

flanquée, au nord et 'au sud, de deux bourrelets également dolomitiques: entre ces bourrelets et la butte princi(*) FOURNIER, loc. cil.

("") M. Repelin m'a fait remarquer qu'en un point à l'est, auprès d'un petit col de la dépression aptienne, les éboulis dolomitiques couvrent complètement l'espace assez étroit qui s'étend entre les dolomies de la Galinière et celles de l'escarpement voisin (zone f). On pourrait même croire que l'affleurement aptien est là momentanément interrompu. "En tout cas, on peut passer sans interruption, en marchant toujours sur des dolomies, de celles de la falaise à celles de l'îlot, et se convaincre ainsi qu'il y a entre les deux une complète identité. Or les dolomies de la falaise sont associées à des calcaires blancs, où M. Repelin a trouvé un peu plus à l'est des Heterodiceras. Je crois

donc que l'attribution des dolomies de la Galinière au jurassique supérieur peut être considérÉe comme tout à fait certaine.