Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 85]

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ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LA MER ÉGÉE

Résumé géologique des travaux antérieurs sur la région nord de la mer Égée : Samothraki, Ténédes, la Troade, la Lydie et l'Ionie, Chios, Skyros, le Péloponèse, l'Attique, l'Eubée, les côtes de Thessalie, la Chalcidique et l'est de la Turquie d'Europe. Conclusions générales sur la géologie de la mer Égée. I. --- GÉOLOGIE DE MÉTELIN (LESBOS).

Les principaux éléments géologiques que l'on rencontre à Mételin sont les suivants

Terrains sédimentaires.

Roches cristallines.

Io Schistes métamorphiques et marbres, d'aspect primaire ; 20 Dépôts pontiens : calcaires, tufs sableux, grès micacés, etc., avec lignites et faune d'eau douce

ou saumâtre; 30 Dépôts pliocènes (?) et pléistocènes : arkoses, conglomérats, alluvions argileuses et sableuses. 4° Péridotites et serpentines, rattachées à l'ensemble des schistes métamorphiques et marbres ; 50 Roches éruptives tertiaires :.Rhyolithes ; dacites ;

trachyLes ; andésites ; labradorites ; basaltes ;

obsidiennes et couches stratifiées de brèches et conglomérats.

La disposition générale de ces diverses catégories de 'terrains et de roches, que met en évidence une carte cijointe (Pl. II), est la suivante : Ude est grossièrement divisée en deux par le golfe de Kalloni, l'est étant formé de terrains primaires et serpentines, l'ouest de roches éruptives tertiaires. Les schistes métamorphiques et marbres, considérés -

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comme primaires, ont une direCtion générale N.N.E.-S.S.O.

(plus exactement N. 15" E.), direction que M. Teller a retrouvée également à Chios et dans la presqu'île de Karabournou, Tchihatcheff sur le continent d'Asie Mineure, liernes à Samothraki, divers observateurs à Paros, Naxos et Nios et qui, à plus grande distance,' parait se raccorder également (Pl. I) avec les directions observées en Macédoine, dans la Chalcidique, le promontoire de Magnéie ou_ l'Eubée, montrant ainsi l'existence probable, en ces régions, d'une ancienne chaîne N.E.-S.O., ultérieurement rompue et disjointe par les dislocations de l'époque tertiaire. Ces terrains primaires forment, dans l'est de Mételin, un grand massif, oti se trouve le point culminant de l'île, le mont Olympe (990 mètres) ; ils sont là, flanqués, à l'est et à l'ouest, de deux zones parallèles de péridotites et serpentines. Dans roues-Ude l'île, on en retrouve, au milieu des roches tertiaires, quelques lambeaux disjoints de même

direction, qui suffisent à montrer l'ancienne imité de la formation dans tout Mételin. Entre le dépôt de ces couches primaires et le tertiaire, l'île paraît avoir été émergée, comme toute la Troade, la

Thrace, la Mysie et la Lydie. A la fin du crétacé seulement, quelques lacs ont dis commencer à s'esquisser dans cette région et annoncer l'extension de la mer Éocène en Thrace et en Lydie, puis de la mer Sarmatienne jusqu'au sud de la Troade.

A Mételin même, l'origine, assez mystérieuse, des grandes masses stratifiées de conglomérats andésitiques à bois silicifiés, que l'on observe dans tout l'ouest de l'île, pourrait faire supposer l'existence de quelques dépressions remplies d'eau ayant existé au moment de leur fora mation, c'est-à-dire apparemment pendant le miocène ; mais

c'est Seulement à partir de la période pontienne

que des couches sédimentaires nettement caractérisées..