Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 132]

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EXPÉRIENCES SUR LES LAMPES DE SURETÉ

A RALLUMEUR, SYSTÈME E. GUICHOT

est assez difficilement inflammable par élévation de température, très facile, au contraire, à allumer par le frotte-

du gaz, dans ces conditions, ne pouvant en aucun cas se produire au contact des amorces pendant un temps assez

ment d'un corps dur. Le croquis ci-joint

long pour enflammer celles-ci.

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(fig.

2 et 3)

montre la. disposition des organes du rallumeur Guichot, appliqué à une lampe Marsaut transformée dans ce but en lampe à essence. Tous les organes du rallumeur sont contenus dans une petite boîte plate en laiton AA, à couvercle mobile BB; qui s'applique sur le dessus du réservoir de la lampe et que maintient le manchon de verre MM de celleci. Le rouleau d'amorces est enfilé sur un axe fixe a (voir la fig. 3 représentant en plan la boîte AA avec son couvercle enlevé), et le bout extérieur du rouleau, qui contient 100 amorces, est fixé contre tin tambour mobile b, qui est mis en prise, au moyen d'une tête de vis fortement entaillée, placée sous la boîte, avec une tige t traversant le réservoir, et que l'on peutfaire tourner de l'extérieur au moyen d'une manette T. La bande d'amorces est guidée par deux pièces métalliques recourbées de, entre lesquelles est place un butoir formant ,plan incliné p, contre lequel vient s'appuyer fortement 'tin ressort en acier r terminé en pointé, dont on règle la tension au moyen d'un écrou e Les deux pièces métalliques dcr forment en même temps, avec le couvercle

BB, une sorte de chambre onverte vers le haut, pour diriger la flamme de l'amorce sur la mèche de la lampe. En tournant vivement la tige t dans le sens voulu, on amène une amorce en regard du ressort r, et le frottement produit l'inflammation.

Au point de vue du rallumage, le dispositif E. Guichot nous a donné toujours de bons résultats. Placées dans des mélanges explosifs de formène ou de gaz d'éclairage au repos, pendant un quart d'heure, les trois lampes Boty, Marsaut et Mueseler transformées, en lampes à essence et .munies du rallumeur E. Guichot, n'ont donné lieu à aucune inflammation au dehors, la combustion

On aurait pu penser qu'il en serait autrement dans les mélanges explosifs à grande vitesse, qui produisent à l'intérieur de la lampe une combustion beaucoup plus vive :

il était à craindre en effet que l'échauffement de la boîte du rallumeur fût capable d'entraîner l'explosion simultanée d'un nombre d'amorces suffisant pour provoquer au dehors l'inflammation du mélange explosif. Les expériences suivantes ont montré que ce danger n'est pas à redouter. Nous n'avons fait d'essai dans les mélanges explosifs

d'air et de gaz d'éclairage, animés de grande vitesse, qu'avec les lampes Marsaut et Mueseler, la lampe Boty ordinaire, sans cuirasse, n'étant pas susceptible, comme on sait, d'être placée dans un courant explosif de vitesse sensible, sans que l'inflammation se propage au dehors. Nous avons fait une seule expérience avec la lampe Mueseler et deux avec la lampe 1Vlarsaut, munie d'abord de ses deux tamis, puis d'un seul. Dans chaque expérience les lampes ont été Maintenues pendant un quart d'heure dans des mélanges au maximum d'explosibilité animés d'une vitesse de 6m,70 en amont des lampes, ce qui représente une vitesse moyenne de 10m,80 à hauteur de celles-ci, en raison de la réduction de section libre pour le passage de l'air dans la partie de la conduite occupée par la lampe.

Bien que le mélange explosif ait brûlé d'une façon intense à l'intérieur des lampes, et que celles-ci aient été fortement échauffées, aucune amorce n'a été enflammée pendant ces expériences. Ce résultat a été particulièrement probant dans la lampe Mueseler qui a subi l'éehauf-

fement le plus fort, et où le mélange explosif, brûlant nettement (en plein jour) jusqu'à mi-hauteur du verre de