Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 32]

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56 NOTE SUR LA MINE AUX MINEURS DE RIVE-DE-GIER

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mines, il n'en est pas moins certain que l'opinion publique s'était laissé émouvoir et gagner à l'idée d'une mine aux mineurs en faveur des membres de ce syndicat. Est-

tation du puits Saint-Denis et située à l'ouest de la

ce là pression de cette opinion qui entraîna la décision du conseil d'administration de la Société des Houillères? Crut-il, en y cédant, se mettre à l'abri des incessantes observations et des menaces de l'Administration, tout en. se réhabilitant aux yeux du public par un acte qui pût' être considéré Comme généreux ? ne fit-il que se laisser

Marin, les deux Verchères, Combes et Égarande, et Couzon (pour ces deux dernières la Compagnie se réserve naturellement l'indemnité qui lui est due par la

aller à un accès d'humeur dont il se repentit dans la suite?'

ou bien- plutôt ne se laissa-t-il pas déterminer par des calculs assez maladroits ; et, fermement décidé à ne rien

abandonner de ses concessions, ne chercha-t-il pas simplement à donner une satisfaction à l'opinion publique, à' forcer l'Administration à différer l'exécution de sa menace, tout en s'assurant la. conservation de ses concessions par l'insertion, dans l'offre faite aux ouvriers, de clauses qu'il jugeait inexécutable S ? Toujours est-il que, peu de jours après que la Compagnie eut reçu notification de l'arrêté du 23 août, le 2 septembre 1886, le journal la France publia la lettre suivante, signée du directeur de là Société des Houillères : « Monsieur Laur,

« Le conseil d'Administration de la Société des Houil-

lères de Rive-de-Gier me charge de vous dire qu'il consent dès. aujourd'hui (sauf la ratification obligée de son assemblée générale, l'autorisation gouvernementale et celle des trois autres groupes ,faisant partie de' l'ancienne Société des Mines de la Loire, s'il y a lieu) à

abandonner la propriété en 'faveur du Syndicat des Mineurs de Rive-de-Gier, légalement autorisé, des concessions de Collenon, Reclus, la Cappe (moins une réserve en partie basse constituant le champ d'exploi-'

faille de Frèrejean), Gravenand, la Montagne-du-Feu, Crozagaque, la Verrerie et Chantegraine, Gourd-

Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, affaire en instance devant le conseil de préfecture). « Le Syndicat acceptera naturellement de remplir toutes les charges inhérentes à la propriété de ces concessions, c'est-à-dire qu'il est substitué purement et simplement aux lieu et place de la Compagnie concessionnaire.

« Les ouvriers mineurs, en attendant l'autorisation gouvernementale et la ratification de l'assemblée générale, peuvent, dès aujourd'hui, pénétrer dans les travaux et prendre toutes leurs dispositions pour l'exploitation, sous la surveillance de l'Administration. Tous les travaux nécessaires à l'exploitation des concessions encore détenues par la Compagnie seront conservés et respectés. « Le 2 septembre 1886. »

Le 12 octobre suivant, eut lieu à Lyon une assemblée générale extraordinaire des actionnaires de la Société anonyme des. Houillères de Rive-de-Gier, convoqués à l'effet de délibérer sur le rachat du canal de Givors par l'État et sur l'abandon de diverses concessions au Syndicat des Mineurs de Rive-de-Gier. M. Laur, député de la Loire, représentant le syndicat, assistait à cette réunion, où le président du conseil d'administration lut un rapport dont la partie relative à la cession des concessions aux mineurs était ainsi conçue (*) (*) Extrait du journal la Bourse Lyonnaise, du 11 octobre 1886.

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