Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 206]

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MÉTHODES D'ANALYSE DES FONTES,

DES FERS ET DES ACIERS.

tubes sont gradués par dixièmes de centimètre cube et les divisions sont d'égale hauteur, grâce à l'égalité des

ci donne toujours des chiffres trop élevés pour les teneurs supérieures à celle de l'acier type et des chiffres trop bas pour celles qui sont inférieures ; l'erreur peut être nota-

calibres. La comparaison se fait devant une glace dépolie, dans une chambre obscure ou, au moins, dans une cage demi-obscure.

Pour évaluer sans calcul la teneur de l'acier à examiner, on étend la dissolution de l'acier normal jusqu'à ce que 1 centimètre cube contienne Oing,' de carbone, (pour l'essai de produits très carburés, on fait en sorte que 1 centimètre cube renferme 0ing,5 de carbone), puis on étend la dissolution de l'acier à essayer, par addition

répétée de petites quantités d'eau distillée et mélange des liquides jusqu'à ce que la teinte brune paraisse identique à celle de la solution normale. Le volume de la seconde fait immédiatement connaître le nombre de dixièmes de milligramme de carbone contenus dans Ogr,10

d'acier ou, en d'autres termes, la teneur en centièmes pour 100. Par exemple, si l'acier normal contient 0,42 p. 100 de carbone, après l'attaque de Ogr,10 de métal, on étendra

d'eau jusqu'à avoir 4cms,2 Supposons que l'acier à essayer, traité de la même façon, donne une teinte identique, lorsque la solution occupe un volume de 5cm3,6 ; en conclura immédiatement que sa teneur en carbone est 0,56 p. 100.

L'évaluation par le procédé Eggertz étant entièrement fondée sur la comparaison des teintes obtenues avec les aciers à essayer et avec un acier type, se trouve néces-

sairement entachée des erreurs du dosage fait sur cet acier type ; il importe donc qu'il ait été fait dans les meilleures conditions possibles.

Il importe, d'autre part, que les aciers à comparer soient de teneurs aussi voisines que possible. De nombreux essais comparatifs par la méthode -de Boussingault et par celle d'Eggertz ont montré à Deshayes que celle-

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si l'on se sert d'un seul type, tel que l'acier à

0,50 p. 100. Pour obtenir des nombres très voisins de la vérité, il

est indispensable d'avoir une série de types avec des teneurs variées , telles que : 0,15; 0,30; 0,50; 0,75; 1 p. 100 et de comparer toujours les aciers à essayer aux types qui s'en rapprochent le plus. La présence du soufre et celle du silicium paraissent être sans influence sur les résultats. Celle du phosphore et celle du manganèse ont pour effet de foncer la teinte de la solution et, par conséquent, de faire croire à une teneur trop élevée. Le manganèse arrivant parfois à des teneurs très notables, il conviendrait, pour les aciers de cette espèce, d'avoir des types spéciaux d'aciers manganésés. Enfin, il ne faut pas perdre de vue la remarque faite par Osmond que le carbone de recuit et le carbone de trempe des aciers ne donnent pas des résultats comparables par ce genre d'essais (Annales des mines, 1885, t. VIII). J'avais

eu, de mon côté, occasion d'observer (ibid., p. 22) que

le même acier, pris successivement à l'état naturel, trempé et recuit, fournissant absolument le même résultat au premier et au troisième état, donne une teinte beaucoup plus claire dans le second, c'est-à-dire lorsqu'il est trempé ; on serait donc porté à attribuer, par le procédé Eggertz, aux aciers trempés une carburation trop faible, ce qui paraît tenir à ce que le carbone de trempe forme avec l'acide azotique des solutions brunes peu stables, surtout à chaud (ibid., p. 34).

Jusqu'à la teneur de 0,15 p. 100, la coloration de la solution azotique carburée est bien sensible sans être modifiée par celle de l'azotate de fer ; mais, pour les fers