Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 153]

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DANS LES SCORIES DE DÉPHOSPFIORATION.

300 SUR LA COMPOSITION DES CRISTAUX OBSERVÉS

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M. Richard les rapporta au système orthorhombique et nota, parmi leurs propriétés, une double réfraction éner-

SUR LA COMPOSITION DES CRISTAUX OBSERVÉS

DANS LES SCORIES DE DÉPHOSPHORATION

Par M. AD. CARNOT, Inspecteur général des mines, Membre de l'Institut,

gique et un dichroïsme très marqué , le même cristal

paraissant incolore et d'un beau bleu de cobalt dans deux positions rectangulaires. De mon côté, je les définis, au point de vue de la composition chimique, comme un composé formé par une. combinaison complexe d'acide phosphorique, de silice et de bases, où la chaux domine de beaucoup, comme on le verra plus loin; je désignai ce composé sous le nom de silico-phosphate de chaux avec la formule P' O. Si 02. 5 Ca O.

L'examen des scories produites dans la déphosphoration des fontes par le procédé Thomas-Gilchrist a permis de distinguer, au milieu de ces scories de composition très basique, plusieurs sortes de cristaux formés à des températures élevées. Les premières.observations de ce genre ont été faites,

en 1883, en France et en Allemagne, sur des scories d'origine et de composition diverses.

M. Daubrée eut l'obligeance, à la suite d'une visite qu'il fit au printemps de 1883 à l'usine de Joeuf (Meurthe-

et-Moselle) , de me rapporter des échantillons de scorie Thomas, où l'on distinguait de petits cristaux bleus, très brillants, dans la pâte et surtout dans les géodes de la scorie.

Peu de temps après, sur ma demande, M. Mathieu, directeur de l'usine, voulut bien me faire parvenir d'autres

échantillons contenant un plus grand nombre de ces cristaux et il me fut dès lors possible d'en faire l'analyse chimique, tandis que M. Ad. Richard les examinait au point de vue cristallographique (*) (*) Comptes rendus de l'Académie des sciences, 30 juillet 1883.

Je signalai en même temps, dans la scorie de Jceuf, d'autres cristaux en grand nombre, noirâtres, en aiguilles fines, souvent assemblés comme les dents d'un peigne ou parfois empilés en colonnes longues de 10 à

15 millimètres ; mais la difficulté de les séparer des autres portions de la scorie par le triage à la pince, par l'aimant ou par les liqueurs lourdes, et les variations observées dans leur composition m'empêchèrent de leur attribuer une formule chimique définie. Dans le courant de la même année 1883, M. Hilgenstock (*) observa dans les scories plus basiques de l'usine de Hrde (Westphalie) des cristaux en forme de tablettes

minces, rectangulaires, incolores ou de légère teinte brune, suivant l'épaisseur, qui furent attribuées au système rhombique. Il leur reconnut la composition d'un phosphate de chaux étrabasique, c'est-à-dire dans lequel quatre molécules de

chaux sont unies à une seule molécule d'acide phos-

phorique

P205. 4Ca0.

(*) Chem. Centr., 1883. Tome VIII, 1895.