Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 102]

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NOTE SUR LA CONSTITUTION DU MIDI

DU BASSIN HOUILLER DE VALENCIENNES.

constitution du midi du bassin du Nord, notamment sur

et quart-gras. Le faisceau trois-quarts-gras et gras a été

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le cran de retour. - D'après l'hypothèse de M. l'ingénieur en chef Bertrand, on devrait considérer la faille connue sous le nom de cran de retour non pas comme une faille d'affaissement proprement dite, dans laquelle

le toit serait descendu par rapport au mur (ou le mur monté par rapport au toit), suivant la règle de Schmidt, mais comme une surface de charriage suivant laquelle toute la partie du bassin connue au sud de cet accident aurait été refoulée sur le bassin en place, après avoir été arrachée au véritable bord méridional du bassin. Suivant M. Bertrand, le cran de retour ainsi entendu se dévie-

rait vers le nord-ouest, à l'intérieur de la concession d'Aniche et serait représenté par la zone de brouillages qui traverse le gisement des fosses Saint-René, Dechy, Notre-Dame de la concession d'Aniche , de telle sorte que les veines connues au midi de ces brouillages feraient partie d'un immense lambeau de poussée, qui comprendrait la totalité des gisements exploités dans les conces-

sions d'Azincourt et de Douchy et dans la région de Denain.

Divers travaux d'exploitation, sans permettre de se prononcer avec une complète certitude sur la réalité dans le Nord du phénomène de transport énoncé, jettent cependant un certain jour sur la question, en démontrant qu'en tous cas, on ne peut admettre le tracé indiqué cidessus pour la surface de charriage présumée.

Travaux de la région de Douai dans les concessions d' Aniche et de l'Escarpelle. On sait que la Compagnie d'Aniche exploite, d'une part, dans la région de Douai,

des charbons trois-quarts-gras et gras par les fosses Saint-René, Dechy, Notre-Darne, Gayant ; d'autre part dans sa division d'Aniche (ainsi que dans la fosse Bernicourt de la division de Douai) des charbons demi-gras

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autrefois exploité dans la division d'Aniche par des

fosses situées plus au sud, aujourd'hui abandonnées. Il est exact qu'aux fosses Saint-René et Dechy on a traversé, en se dirigeant vers le midi, une zone de brouillages très caractérisée.

La fig. 2, Pl. III, qui donne la coupe de la bowette de 311 de la fosse de Dechy, montre la position de cette zone (*) Les veines situées au nord de la zone de brouillages sont en plat et ont une teneur en matières volatiles de 23 à 24 p. 100. Celles que l'on rencontre au sud sont renversées (c'est-à-dire présentent le mur géologique au toit), et tiennent de 26 à 28 p. 100 de matières volatiles. Il en est sensiblement de même à la fosse Saint-René,

mais non à la fosse Notre-Dame, où, notamment à l'étage de 341, cette zone de brouillages ne se retrouve plus guère. La fig. 1, Pl. IV, donne la coupe des bowettes du midi de cette dernière fosse. On y a rencontré jusqu'à la veine Claire, tant à 281 qu'à 341 mètres, un certain nombre d'accidents peu importants et qui ne sauraient être assimilés à la faille de transport, les terrains conservant au delà les mêmes caractères, notamment le même pendage et les veines restant en plat sans variation brusque de teneur en matières volatiles. A partir de la veine Claire, dont on a reconnu et presque entièrement exploité le fond de bateau par l'étage de 341, les terrains sont en (") Nous ferons ici, une fois pour toutes, l'observation que des figures à aussi petite échelle que celles qui sont annexées à la Présente note, ne peuvent évidemment pas rendre compte de l'importance, encore moins de l'allure d'accidents tels que ceux dont il est question. Leur seul but est de permettre de mieux suivre notre argumentation, qui est basée, d'une part, sur les coupes et plans détaillés à grande échelle que nous avons consultés dans les bureaux des Compagnies, et, d'autre part, sur l'examen des lieux, lorsque, comme c'est le cas de la plupart des bowettes, il n'a pas été nécessaire de maçonner les parois.