Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 40]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

74

SUR DES DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES

directeur de la mine, sur une étendue de 200 mètres environ au nord du puits des Députés, encore ces coupes sontelles assez peu précises. À 150 mètres environ au sud du puits de l'Orme, M. Ch. Eloy avait relevé, depuis le 150 jusqu'au-dessus du 11° niveau, une coupe détaillée (Pl. I, fig. 5) qui indique bien les relations entre la glaise bleue, la diorite et le terrain tertiaire. Il avait en outre déterminé d'une manière précise aux 110 et 15e niveaux, au sud du puits du Midi, la position de la crête supérieure de la diorite du toit et re-

connu qu'elle s'abaissait assez rapidement vers le sud, au delà des limites de la zone métallifère. De ces diverses données, il résulte que, depuis un point situé à 200 mètres environ au sud du puits du Midi jus-

qu'au delà du 16° coupement du 17° nord, c'est-à-dire jusqu'au voisinage du puits Saint-Joseph, la crête de la diorite du toit se trouve au-dessus du fond du bassin tertiaire. On a vu que le dernier coupement, exécuté dans la recherche du 20° nord, à plus de 1.100 mètres au nord de la Nouvelle Mine, a constaté la même interposition de la diorite du toit entre la faille et le terrain tertiaire. C'est

un phénomène remarquable qu'on aurait pu mettre en doute s'il n'avait été constaté en divers points de la mine ; nous essayerons plus loin d'en do-liner l'explication.

Il ne faudrait pas supposer que la diorite du toit soit en contact immédiat avec la glaise bleue dans toute l'étendue de la surface limitée par le tracé plus ou moins hypothétique que nous avons figuré. Dans cette étendue, il existe certainement des lacunes dues aux ondulations des épontes du filon dioritique et aux intercalations schisteuses qui en sont la conséquence.- Une de ces lacunes a été reconnue, aux 11° et 15° niveaux, au sud du puits du

Midi; à la 5' traverse du 11° niveau, à 110 mètres du puits, le mur de la diorite était séparé de la glaise par 30 mètres de schistes plissés, mais non broyés.

SURVENUS DANS DES MINES MÉTALLIQUES.

75

Terrain tertiaire. - L'existence d'assises tertiaires au toit d'un filon métallifère, souvent même au contact immédiat de ce filon est un phénomène si exceptionnel qu'on a mis bien longtemps à s'en rendre compte. En poussant des

recherches vers l'est, dans la région nord de la mine, les anciens exploitants avaient rencontré plus d'une fois ce qu'ils appelaient le filon de sable ; ils y avaient trouvé non seulement des sables, ordinairement très aquifères, mais aussi des argiles grises ou noires et des débris vé-

gétaux. Ils semblent avoir supposé que c'étaient des alluvions superficielles tombées dans une fente du terrain; cette hypothèse prévalut pendant les premières années qui suivirent la reprise de l'exploitation en 1852. Cependant on était déjà fixé à cette époque sur la nature des assises calcaires exploitées non loin de Pont-

péan, à la Chausserie et à Lormandière, c'est-à-dire à l'est de la direction du filon ; Deshaye s avait reconnu, dès

1832, l'âge tertiaire de ces dépôts. Mais on ne songeait à établir aucune corrélation entre ces calcaires tertiaires et les assises argilo-sableuses reconnues au toit du filon. Durocher semble avoir eu le premier l'idée d'un pareil rapprochement ; après avoir observé dans une traverse poussée à l'est du puits du Chapelet, au 13° niveau, des sables avec gros graviers de quartz gris enfumé, bien arrondis, il écrivait, en mai 1858 : « Ces graviers paraissent provenir, en partie du moins, du dépôt tertiaire qui forme une couche à la surface du terrain où est la

mine de Pontpéan. » Mais l'âge tertiaire des assises argilo-sableuses ne fut établie d'une manière certaine que par les recherches dirigées en 1862 et 1863 par M. Ch. Eloy, sous l'inspiration de M. l'inspecteur général des mines Gruner et de M. Massieu, alors ingénieur ordinaire à Rennes. La classification précise de ces assises est encore difficile à fixer ; on n'y a en effet découvert jusqu'ici aucun