Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 25]

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SUR DES DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES

SURVENUS DANS DES MINES MÉTALLIQUES.

encore drainées par de nombreux sondages ; mais on ne

dans le grand filon Comstock, des eaux chargées d'acide carbonique et d'hydrogène sulfuré, sortant à une tempé-

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saurait rien préciser à cet égard, d'autant plus que le texte d'Héricart de Thury permet de supposer que les dégagements mentionnés se composaient surtout d'hydrocarbures gazeux.

Bien que ce point soit un peu en dehors du cadre de notre étude, il convient de remarquer que la présence de l'hydrogène sulfuré a été constatée dans diverses mines de combustible minéral, notamment à Sumène, à Molièses, à Lalle (bassin houiller d'Alais), et dans les mines de lignite du bassin de Manosque (Comptes rendus de la Soc. de l' Ind. min., 1879, p. 6). Dans cette dernière localité, la présence du gaz a été caractérisée par le noircissement rapide d'objets en argent ; elle n'a d'ailleurs rien

de surprenant dans l'exploitation de lignites qui tien-

rature de 77° C. sans 'que d'ailleurs il en soit résulté aucun accident. M. Le Neve Foster cite d'autres faits analogues : à la mine de cuivre de Ducktown (Tennessee); à Stassfurt, où deux dégagements d'acide sulfhydrique arrivés au cours

du fonçage d'un puits, auraient causé la mort, l'un de 8, l'autre de 7 ouvriers ; aux mines d'ozokérite de Boryslav et aux mines d'or de Gympie (Queensland), où se seraient produits des accidents mortels. Tous ces accidents, comme ceux de Sicile, se sont pro. duits par asphyxie ; aucun auteur, à notre connaissance, ne cite d'explosion attribuable, à un degré quelconque, à la présence d'hydrogène sulfuré.

nent jusqu'à 16 p. 100 de soufre, d'après une analyse que nous en avons faite, et qui se trouvent au voisinage immé-

diat d'assises contenant une forte proportion de soufre natif. Le délayage de ces assises par les eaux atmosphériques, très net aux affleurements, donne naissance à des sources sulfureuses bien caractérisées. Les seules mines où les dégagements d'hydrogène sulfuré soient réellement fréquents sont les mines de soufre de Sicile. Ils y sont même fort dangereux, car l'apparition du gaz est si brusque que les ouvriers sont saisis par l'asphyxie au moment même où ils commencent à sentir l'odeur caractéristique du gaz. D'après une communication que nous devons à l'obligeance de M. G. Friedel, les dégagements sulfhydriques auraient été, en Sicile, de 1883 à 1888 inclusivement, l'origine de quinze accidents distincts ayant entraîné la mort de 17 ouvriers et causé des indispositions graves à 14 autres. D'après Becker (Geol. of the Quicksilver deposits, p. 339), on aurait rencontré, à 3.000 pieds de profondeur,

Production de gaz combustibles par décomposition des Dans quelques cas, il est assez difficile de reconnaître si les dégagements de gaz combustibles proboisages.

viennent des roches encaissantes, ou s'ils sont dus, au contraire, à la décomposition des vieux bois de mine. On peut, par exemple, se demander si ce n'est pas à cette dernière cause qu'il faut attribuer le phénomène mentionné par d'Aubuisson, dans sa description des mines de Huelgoat (Finistère): « Lorsqu'on débouchait des pompes qui étaient restées quelques temps dans l'inaction, il fallait user de quelques précautions parce que l'air qui en sortait prenait feu aisément » (Journal des mines, t. XXI, p. 104). On employait à cette époque, dans la mine d'Huelgoat, des corps de pompe en bois ; il est donc possible que ce

soit à l'altération de cette substance qu'on doive attribuer la production de gaz inflammables, étant donné surtout qu'aucune description postérieure du gîte 11,a