Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 201]

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SUR LA GÉOLOGIE DU CONGO FRANÇAIS.

nale de l'estuaire du Gabon, en face de Libreville, a figuré à l'Exposition universelle de 1878; mais je n'ai pu la retrouver ; il existe seulement, à Denis, des bancs calaires avec de nombreuses coquilles d'huîtres (*). Sur la rive septentrionale de l'estuaire, le D" Lenz a

signalé, près du village de Glass, un calcaire sableux horizontal, riche en fossiles : Gastropodes, Bivalves, pinces de Crustacés, Echinides ; il attribue cette formation à l'éocène. Ce banc est actuellement exploité comme

carrière de pierre à chaux. La roche est dure, blanche, pétrie de fossiles : les plus caractéristiques sont un Inocé-

rame et un oursin. Le premier est, d'après M. Douvillé, ingénieur en chef des mines, très voisin de 1' Inoceranzus labicaus; le second, d'après M. Gauthier, ressemble très

étroitement à une espèce d'Algérie , l'Echinobrissus pseudonzinimus ; celle-ci se trouve à Laghouat, dans un rocher de calcaire blanc, très dur, très semblable à celui du Gabon, et attribué par M. Gauthier au turonien supérieur. On voit aussi, dans le calcaire de Glass, dés pinces de crabes rappelant celles des Callianassa, fréquentes en d'autres pays au même niveau, une grande Cyprine et des représentants des genres Cardiunz, Voluta, Corhula, Cardita , etc. L'Inocérame et l'oursin paraissent

indiquer le turonien et par suite un niveau distinct de ceux qui ont été décrits par MM. Szajnocha , St. Meunier et Choffat; toutefois, il ne faut pas oublier que l'âge de certaines des couches signalées par M. Choffat n'a pu être précisé ; c'est le cas en particulier pour les couches 5 et 6. Au village de Louis, un peu à l'ouest de Libreville, on

trouve, au bord de la plage un massif calcaire riche en Cérithes' et en Turritelles de grande taille ; la roche est

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dure et les fossiles, transformés en calcite, se brisent facilement. Ce premier banc est surmonté d'un second, qui est pétri d'huîtres. Tertiaire. - Tandis qu'au Gabon et dans l'Ogooué les couches horizontales sont des calcaires et des grès, la falaise de Loango , d'après M. Pechuel-Lcesche , est formée d'une roche sans cohésion, en grains d'un brun foncé, non effervescente, riche en ocre ferrugineuse ; elle renferme des coquilles de Leda, Alactra, Tellinet et Cardiunz. A Landana, le même géologue a récolté des restes de poissons, une dent de crocodile, un coprolithe et un nautile. M. Choffat indique aussi plusieurs formations tertiaires

sur la côte d'Angola, mais sans préciser leurs âges

Mollasse jaunâtre (Loanda) avec Cardiunz, Tapes, Venus, Pectunczdus. Mollasse marine (Dombe-Grande) avec Pseudoliva et Ccdyptrffla. Calcaire oolithique (Do mbe-Grande) avec Stronzbus.

M. Schlumberger a étudié les Foraminifères abondants dans une marne de Dombe-Grande, il les rapporte au miocène.

En résumé, on peut dire que la zone littorale du Congo français est formée de couches à peu près horizontales de grès, de calcaires, de mollasses et de marnes s'élevant à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer. Les différentes formations que l'on y peut constater, soit en des points différents, par suite des faibles ondulations

perpendiculaires à la côte, soit, plus rarement, super-

(*) De même les falaises cl'Ambrisette, au sud du Congo, sont formées, d'après le D' Pechuel-Lcesche, par du calcaire blanc, pétri de coquilles d'huîtres.

posées, appartiennent à la partie supérieure du crétacé

inférieur, au crétacé supérieur et au tertianie. Les seuls niveaux actuellement définis sont les suivants Tome VII, 1895.

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