Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 167]

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ÉTUDE SUR L'ÉCOULEMENT DE LA VAPEUR

Il ne faut pas non plus perdre de vue que les difficultés de fabrication augmentent beaucoup avec le diamètre des tuyaux, tout au moins en ce qui concerne les tuyaux en cuivre.

Les tuyaux sans soudure, qui présentent certaine-

ment des garanties particulières de solidité sont aujourd'hui d'un emploi courant, mais ne peuvent être obtenus de l'industrie qu'a la condition de ne pas dépasser un certain diamètre. Les considérations qui précèdent justifient suffisamment l'utilité de l'étude que nous présentons et nous ne doutons pas que l'établissement rationnel des canalisations de vapeur ne contribue dans une large mesure à diminuer le nombre des accidents causés par les ruptures de tuyaux, et à les rendre moins désastreux. Nous noterons, pour être complet, deux autres avantages des canalisations à sections réduites 10 Diminution des pertes par refroidissement et condensation; 2° Réduction d'encombrement et de poids (ce dernier avantage étant particulièrement appréciable à bord des navires.) Les expériences que nous avons entreprises ont été faites dans l'établissement national de la marine à Indret. Elles ont permis de réduire notablement les sections des tuyautages de vapeur des machines marines les plus récentes, par rapport à ce qui se faisait précédemment. Les résultats que nous avons obtenus nous ont conduit à un ensemble de formules qui permettent de calculer d'une manière méthodique et rationnelle une canalisation de vapeur (*) (*) Les premières recherches sur cette question ont été faites ii.Indret par M. l'ingénieur Garnier sur des tuyaux de 20 et 30 millimètres de diamètre. La vapeur, après avoir passé dans le tuyau, alimentait une pompe alimentaire du Jean Bart, dont

DANS LES TUYAUX.

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Installation servant aux expériences. Les fig . 1 et 2 de la PI. VIII et la fig. 1 de la Pl. IX repré-

sentent cette installation. Le tuyau en expérience T T est alimenté par une chaudière C, installée en chambre close. Ce tuyau part de la boîte d'arrêt de la chaudière,

et aboutit, après avoir fait un coude, dans un réservoir II. Un tuyau d'échappement D fait communiquer ce réservoir avec un condenseur muni d'une turbine de circulation et d'une pompe à air. Un manomètre différentiel à mercure mm permet de lire la dépression entre la boîte d'arrêt de la chaudière

et le réservoir. On règle cette dépression en ouvrant plus ou moins une boîte d'arrêt A placée à l'origine du

tuyau d'échappement D. La vapeur condensée est refoulée dans des caisses G G munies d'échelles de jauge. Chaque caisse peut contenir 3.000 litres. Pendant qu'on refoule dans l'une des caisses, on vide

l'autre pour l'expérience suivante. On avait vérifié au préalable l'étanchéité du condenseur. La légende du plan permet de se rendre compte de tous les détails accessoires de l'installation. Nous 'avons successivement opéré sur des tuyaux ayant les dimensions suivantes Tuyau n° 1 n° 2 ri" 3

n" 4 n° 5

.

.

Diamètre.

Longueur.

0,100 0,100 0,100 0,050 0,050

25 ,70 50 ,00 25 ,00 50 ,00

12°,85

Pour chaque tuyau, on a fait une série d'expériences à des pressions variant de 0kg,300 à 10 kilogrammes effecon réglait l'allure au moyen de refoulement. Cette pompe servait à jauger la vapeur écoulée.