Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 105]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

ET SUPERPHOSPHATES.

Les conclusions , très bien connues maintenant et devenues de connaissance courante pour les agriculteurs sont les suivantes Les scories basiques conviennent surtout aux terrains tourbeux, glaiseux, sablonneux et pauvres en calcaire. Dans un sol pauvre cet engrais aura une action préférable à celle du superphosphate parce que non seulement l'acide phosphorique, mais aussi la chaux et la magnésie, sont absorbés par la plante.

La scorie de déphosphoration finement moulue constitue une matière fertilisante d'une haute valeur. Dans les expériences entreprises avec deux céréales d'été (froment et avoine) cultivées dans deux sols pour-

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Dès 1883 et 1884, Travaux de M. Peter2nann. M. Petermann, directeur de la station agronomique de l'État, à Gembloux, avait attiré l'attention sur les avantages des scories de déphosphoration pour l'agriculture (*).

Depuis cette époque cet agronome distingué n'a pas cessé d'étudier la question. Ses recherches, qui ont fait l'objet d'un mémoire très intéressant publié en 1888 (1, ont porté sur les points suivants 1° La durée relativement courte de la végétation des céréales de mars est-elle Suffisante pour l'assimilation de l'acide phosphorique des scories, ou, en d'autres termes, le superphosphate peut-il être remplacé par les scories, même dans les cultures d'été ? 2° L'effet produit Par les scories Thomas doit-il être attribué entièrement à l'acide phosphorique, ou n'est-il pas dû exclusivement ou au moins partiellement à la chaux libre qu'elles renferment? Voici les conclusions des recherches de M. Petermann à ce sujet

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vus en excès des autres éléments nutritifs essentiels l'assimilation de l'acide phosphorique des scories s'est faite promptement.

L'augmentation de la substance organique produite a été très importante dans le sol sablonneux ne renfermant que 0,1 p. 1.000 d'acide phosphorique; elle a été moins considérable mais toujours manifeste dans le sol sabloargileux à 0,65 p. 1.000 d'acide phosphorique. La chaux libre contenue dans la scorie de déphosphoration a été sans action, quoique les sols expérimentés dussent être classés parmi ceux qui sont assez pauvres

en chaux, l'un n'en renfermant que 2,37, l'autre 1,55 p. 1.000. La forte proportion de protoxyde et de peroxyde de fer

contenue dans la scorie de déphosphoration n'a pas été nuisible à la production des céréales d'été, ni à l'élaboration du sucre dans la betterave ou de la fécule dans la pomme de terre. D'autre part, M. Petermann a conduit une série d'essais du même genre, exécutés sur les mêmes terminé et dans les mêmes conditions que ceux résumés ci-dessus concer-

nant les scories basiques, mais en employant à leur lieu

et place de la craie phosphatée (craie grise de Ciply, craie tuffeau) dans le même état de division.

Cette craie titrait à peu près la même quantité d'acide phosphorique que les scories, soit environ 16 p. 100.

Les résultats ont été régulièrement et absolument (*) Bulletins de la Station Agronomiqne de l'État, n" 30, et 37. (**) A. PETERMANN, Essais sur l'assimilabili té de l'acide phospho-

rique des scories de déphosphoration, Mémoires de l'Acadén-de Royale de Belgique, t. XL1I1,1888.

négatifs.

La raison en est facile à saisir : voici en effet le tableau donnant le coefficient de solubilité de cette craie grise dans l'eau chargée d'acide carbonique ainsi que dans un