Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 103]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

coltés dans les géodes et que les résultats ci-dessus sont obtenus sur la scorie basique telle qu'elle est employée dans la pratique agricole. Ces résultats éclairent d'un jour nouveau l'assimilation, bien constatée déjà, de l'acide phosphorique des scories basiques par les plantes.

Travaux de M. Wagner. - Mes propres recherches, sur ce sujet, sont confirmées par un intéressant travail de M. Wagner sur la possibilité de transformer les scories Thomas peu solubles en un produit plus facilement soluble (*).

Voici les conclusions de M. P. Wagner

Il existe des scories douées d'une solubilité de 100 p. 100 dans le citrate d'ammoniaque légèrement acide. Ces scories sont presque aussi actives que le superphosphate. La solubilité des scories dans le citrate varie beaucoup suivant leur provenance. Elle tombe de 100 p. 100 à 90, 80, 70, 60, 50, 40 p. 100 et la valeur fertilisante des scories baisse à peu près dans la même proportion. La présence d'une certaine dose de silice est une des conditions principales nécessaires pour que la proportion de soluble dans le citrate soit relativement élevée.

Travaux de M. Hogermann. - Je dois signaler cependant une opinion sensiblement différente émise sur ce

même sujet par une personne tout à fait

autorisée.

aussi, M. G. Hogerrnann. Il admet, comme M. Wagner et comme je l'ai vérifié moi-même dans une récente étude

que j'ai faite dans les laboratoires de l'École des Mines,. à Paris, que les scories les plus solubles sont d'ordi(*) Une traduction du travail cle M. le Professeur D' Paul Wagner a paru dans le n° 43 (9' année) du journal l'Engrais, p. 1022.

ET SUPERPHOSPHATES.

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naire assez riches en acide silicique, du moins tant que cette proportion de silice ne dépasse pas un certain maximum (compris entre 15 et même 28 p. 100 dans cer-

tains cas). Toutefois M. Hogermann n'admet pas que la solubilité dans le citrate soit une mesure certaine de l'assimilabilité

par les végétaux. Pour lui, les scories les plus actives, et par conséquent les plus avantageuses pour l'agriculture, sont celles qui renferment le plus de chaux caustique et le moins d'acide silicique. En effet, la chaux caustique des scories se délite facilement sous l'influence des agents atmosphériques, tandis que la silice empêche les scories de se déliter. De plus, d'après M. Hogermann, les scories riches en chaux caustique se dissolvent mal dans le citrate, mais facilement dans le sol ; en ajoutant de la silice aux sco-

ries, cette dernière se combine à la chaux libre, rendant par là les scories plus solubles dans le citrate, mais moins solubles dans le sol. En résumé, pour M. Hogermann, les scories pauvres en silice et chargées de chaux caustique ont, à teneur égale en acide phosphorique, bien que leur acide ne soit que très partiellement soluble au citrate, une action plus intense sur les végétaux que des scories de même titre, riches en silice et plus solubles dans le citrate d'ammoniaque acidifié.

On voit que la question mérite d'être éclairée par des faits nouveaux. Il est très probable que la nature et la composition des terrains dans lesquels on a opéré n'étaient pas identiques dans les deux cas et que c'est encore dans

une question d'adaptation de l'engrais au terrain que doit être cherchée la raison de ces divergences d'opinion de la part de personnes également autorisées. Mode d'emploi des scories basiques. Tome VII, 1895.

On voit en défi14