Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 6]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

ET SUPERPHOSPHATES.

de cette année seulement, sont des facteurs qui contribuent pour une large part au maintien des cours actuels, qui sont à peu:. près les plus bas 'qui aient jamais été

tous les esprits clairvoyants en proclament la nécessité, du moins et bien que nous ne soyons pas en France la tête de ce mouvement, il est hors pour le moment

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connus.

D'autre part, un nouveau produit fertilisant est tout récemment apparu sous la forme des scories phosphatées basiques dites « Scories Thomas », matière inconnue il y a peu d'années encore et dent le rôle, comme agent fertilisateur, paraît appelé à un grand avenir. On sait que ces

scories sont produites, au cours du traitement, dans un .convertisseur muni d'un garnissage basique; de fontes phosphoreuses obtenues par la fusion de minerais considérés jusqu'ici comme sans valeur à cause de leur teneur en phosphore, qui les rendait impropres au traitement dans le convertisseur acide ordinaire. Il résulte de ces faits nouveaux une transformation dans l'industrie sidérurgique dont il est intéressant de se rendre compte : le déplacement de certaines usines qui se rapprocheront des gisements de minerais de fer phosphoreux, la faculté pour les hauts-fourneaux qui s'alimentent avec des minerais importés, de modifier leurs sources d'approvisionnements et leurs formules de lit de fusion; toutes ces questions méritent d'être examinées et

donnent au côté métallurgique de l'industrie des phosphates un intérêt particulier. Enfin, la diffusion des connaissances en général et des principes agronomiques en particulier, dans les classes agricoles des principaux pays civilisés, produit à des degrés divers, mais incontestables cependant, une tendance à l'emploi des engrais chimiques comme moyens de parer aux insuffisances de restitution à la terre des principes fertilisants . On sent, plus ou moins vaguement, que le moyen de conjurer. les crises actuelles est dans l'augmentation. du rendement du sol. Déjà, les capitaux font plus volontiers .reour.,44.a.terre sous forme d'avance en engrais ;

,de doute que nous y participons de plus en plus. La preuve la plus certaine se trouve tout d'abord dans le succès des créations récentes, faites en vue du développement de l'instruction agricole à ses degrés divers dans notre pays, depuis l'Institut agronomique de Paris, jusqu'à ces stations agricoles départementales et commu-

nales, dont le nombre encore bien insuffisant, a déjà rendu tant de services. Cette preuve éclate encore davan-

tage dans le succès inattendu des syndicats agricoles dont la création a permis, entre autres avantages, de moraliser le 'commerce des engrais et amené la dispariion de certains intermédiaires qui, exploitant l'ignorance ,des agriculteurs, risquaient de jeter un discrédit complet sur l'emploi des engrais chimiques et d'enrayer par conséquent le mouvement de progrès, si désirable à tous égards, qui tend à en multiplier l'application raisonnée à tous les terrains. Il paraît donc intéressant, à quelque point de vue qu'on envisage les questions multiples auxquelles se rattachent la production et l'emploi des phosphates, d'exposer l'état actuel de cette industrie. Je n'insisterai pas dans le présent travail, sur le côté géologique de l'exploitation des phosphates. On trouvera -dans la bibliographie très complète des publications relatives aux phosphates, insérée dans l'ouvrage de MM. Fuchs et de Launay, à laquelle je renvoie (*), la liste des principaux traités ou mémoires qui peuvent être utilement con-

sultés pour tout ce qui concerne la géologie générale des gisements connus de phosphates. Je donnerai seulement (*) Fuchs et de Launay. Géologie appliquée, t. I, p. 325 et suiv.