Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 335]

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BULLETIN.

BULLETIN.

tenant quelques généralités et tin essai intéressant de classification des gîtes ; la seconde comprenant la description des gisements des États-Unis, groupés, suivant un ordre qui nous paraît absolument logique, d'après la nature du métal dominant : fer, cuivre, plomb seul, plomb et zinc, zinc seul ou avec des métaux

d'une formation des filons en profondeur, et non près de la surface, nous parait être capital; il résulte, à notre avis, entre autres

autres que le plomb, plomb argentifère, argent et or, métaux inférieurs [très sommairement traités (")]. Nous ne pouvons songer à résumer ici la seconde partie de

l'ouvrage qui présente la description de tous les principaux gîtes miniers des États-Unis et qui offre, par suite, un intérêt pratique aussi bien que théorique considérable ; niais il peut être utile de voir si l'exploration scientifique récente des immenses gisements américains a conduit à des conclusions géogéniques différentes de celles qui ont été généralement adoptées en Europe.

M. Kemp est arrivé, comme nous, à.la conclusion formelle que les gîtes métallifères sont, sauf quelques exceptions apparentes, en relation directe avec les roches éruptives (**), et il considère que, pour expliquer cette association, le choix reste libre entre la théorie de von Groddeck, Sandberger, etc. (dont il a manifestement subi l'influence), qui fait provenir les métaux d'une sécrétion latérale plus ou moins récente des roches et la théorie française, d'après laquelle roches et émanations métallifères auraient, en profondeur, une origine commune. Nous avons été heureuxde voir qu'il avait su se défendre de l'absolutisme avec lequel certains géologues se cantonnent dans la pre-

mière théorie et surtout qu'il avait insisté sur ce fait que la sécrétion latérale (dont nous admettons très volontiers le rôle,. entendu un peu .différemment) avait du se produire de préférence à de grandes profondeurs et non, ainsi qu'on l'avait soutenu, en Allemagne, par un simple lessivage superficiel. Présentée en ces termes, il nous semble que sa théorie est singulièrement voisine de celle que nous avons cru devoir adopter ; car ce fait.

(*) Pages 251 à 273; deux pages seulement sur le mercure. (**) Pages 25 et 277; cf., page 24, sur la théorie développée, notamment en Franco, par M. Dieulafait, d'après laquelle les traces de métaux, contenues, depuis l'origine, dans l'eau de mer, auraient suffi pour former tous les gîtes. Notons, en passant -(p. 24), une phrase sur l'origine sédimentaire trop facilement admise » du gneiss. Nous croyons fermement, pour notre compte, à cette origine sédimentaire, sans en tirer une conclusion neptunienne pour les gîtes métallifères.

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preuves, de ce que les phénomènes d'oxydation dans les filons sont

toujours restreints aux portions voisines de la surface actuelle, où un métamorphisme postérieur a amené des transformations, tandis que les parties non altérées des. gîtes se sont visiblement formées dans un milieu réducteur (*). Nous citerons notamment cette conclusion qui nous paraît absolument justifiée (**)

... Chaque soulèvement de montagne a été accompagné de plissements, de failles et d'expansions de roches éruptives. Les fractures résultantes et les actions solfatarien nes produites par la fin de l'activité volcanique ont été la cause première de la formation des gîtes métallifères n. Pour expliquer la formation des cavités où se sont déposés les minerais, M. Kemp invoque les faits suivants (***) : contraction locale (fentes de retrait par refroidissement, consolidation ou dessiccation) (****); mouvements plus étendus de l'écorce, failles

modifications secondaires des cavités sous l'action dissolvante (ou, plus rarement, érodante) des eaux, de préférence dans les calcaires (**"*.) ; dolomitisation par des eaux chargées de carbo-

nate de magnésie rencontrant des calcaires, ayant pour effet -d'arhener une contraction de 11 à 12 p. 100. 11 cite également, d'après Poszepny, les phénomènes de remplacement ou de métasomatisme (******) (que nous avons désignés sous le nom de phénomènes de substitution). La classification des gisements est un point qu'il a spécialement étudié et discuté. Voici le tableau auquel il arrive. Nous citons, en regard, nos propres dénominations, dont la comparaison pourra faciliter à des lecteurs français l'examen de son ouvrage -

,(*) Cf., p. 26, sur le rôle du soufre dans les minerais. (**) Page 275. Cf. Notre Formation des gîtes métallifères, p. 89. (***) Page 12, etc. (****) Il cite à ce propos, avec W. O. Crosby, comme origine des fractures, les tremblements de terre. 11 semble résulter, en particulier des recherches de M. Fouqué, 'que les tremblements de terre n'amènent que des cassures superficielles.

(*****1 Page 21. (******) Voir page 33.

Tome V, 1894.

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