Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 301]

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ÉTUDES SUR LE BASSIN HOUILLER DU NORD

ET SUR LE BOULONNAIS.

stériles. La transformation serait brutale et comme immédiate ; la faille d'affaissement coïnciderait à peu près avec la ligne suivant laquelle elle se produit. A moins d'admettre que la faille ne soit précisément la

est bien celui qui doit résulter de la poussée générale vers le nord. Sans doute il ne serait pas impossible que, postérieurement à ce refoulement d'ensemble, il y ait eu des tasse-

cause de cette transformation, et que par conséquent elle ne soit contemporaine du dépôt, ce qui est manifestement contraire à toutes les données recueillies dans les travaux, on peut-sans hésitation affirmer qu'un aussi brusque changement dans les conditions de dépôt est inadmissible, et dès lors la conclusion est que le cran de retour n'est pas une faille d'affaissement.

Cette conclusion d'ailleurs est bien en accord avec l'histoire générale des mouvements 'de dislocation du bassin ; car cette histoire se résume en une poussée d'en-

semble et en un grand phénomène de transport vers le nord, notion difficilement compatible avec le glissement d'Une partie isolée vers le sud. Comme le mouvement, ainsi que je l'ai expliqué, s'est fait par tranches qui ont glissé les unes sur les autres, il est possible qu'une de ces

tranches soit restée en retard par rapport aux tranches voisines, ce qui produirait l'apparence d'un affaissement (affaissement relatif). Mais ici la partie inférieure appartient au bord du bassin resté en place; on doit donc s'attendre à trouver la partie sud remontée par rapport à la

partie nord, c'est par conséquent audessous et au sud de sa position actuelle qu'il faut chercher sa position primitive.

C'est bien en effet ce qui arrive pour la plupart des petites failles du bassin, le cran de Turenne, la faille de Rceulx ; mais c'est surtout ce qu'on peut voir nettement en examinant la coupe du bassin de Charleroi. La carte générale des mines de Belgique y montre une série de failles inclinées vers le sud, et invariablement les couches du sud sont remontées par rapport aux couches du nord ; le mouvement relatif qui est ainsi misen évidence

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ments avec de nouvelles failles locales, le long desquelles

des glissements se seraient produits non par remontée, mais par descente des couches ; c'est le cas pour les crans de Bleuse-Borne et de la Cave (*). Mais a priori il est peu vraisemblable que ces tassements aient pu donner lieu à des failles d'une longu eur et d'une continuité aussi grandes

que celles du cran de retour ; a priori on pouvait donc prévoir que le cran de retour est une faille inverse et que le long de cette faille, les couches du faisceau de Denain ont été poussées de bas en haut, du sud vers le nord.

C'est ce que je crois avoir établi directement par les considérations développées , précédemment. Gemment alors concilier cette conclusion avec le fait bien reconnu

que les couches du sud du cran de retour sont plus récentes que celles du nord? En général, en effet, une faille inverse, ou faille qui remonte.. les. couches sur un plan .incliné, a pour résultat de les amener au-dessus de couches plus récentes qu'elles. Mais il n'en est pas nécessairement ainsi; si le plan. de remontée est moins incliné

ew:moyenne que celui du système resté en pince sur lequel .se fait .le glissement, la remontée des -.couches supérieures aura pour effet de masquer une série de bancs intermédiaires et par conséquent de produire l'apparence d'un abaissement relatif. Il est clair, de plus, que cette condition est à la fois nécessaire et suffisante ; donc le cran de retour est une faille inverse-, comme près

de la surface il est plus incliné que les il faut qu'en profondeur il se rapproche de l'horizontale, et-iLy (*) Olry, /oc. cit., p. 201.