Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 170]

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APERÇU GÉNÉRAL

SUR L'IMDUSTRIE MINÉRALE DE LA RUSSIE.

gements de gaz et des sources naturelles de pétrole

annuelle du pétrole jusqu'en 1860 ne dépassait pas 4.000

apparaissent sur une longue ligné qui, commençant près de la ville de Chemakha, passant par la ville de Bakou, par l'île Sainte (Swiatoï) et traversant la mer Caspienne dans le sens de la direction de la chaîne des montagnes du Caucase jusqu'à la rive orientale de cette mer, aboutit aux sources de pétrole et aux gisements de naphtalène de l'ile de Tcheleken. Les sources de pétrole de la presqu'île d'Apchéron se concentrent principalement au centre de celle-ci (à 14 kilomètres au Nord-Nord-Ouest de Bakou)

entre les bourgs de 'Balakhany, Sabountchi, Romani et Zabrate et sur des terrains à proximité des bourgs Bidagady et Bibi-Eibate. Des sources plus ou moins nombreuses et productives de pétrole se trouvent aussi près des bourgs Sourakhany

et Khourdalan, dans la vallée de Yassamale, et puis en longeant les bords de la mer Caspienne au Sud et au Nord de la presqu'île d'Apchéron. Enfin, à. l'Est de la mer Caspienne, on a trouvé de riches sources de pétrole dans la province Transcaspienne. Les sources de pétrole étaient connues en Russie depuis longtemps et, déjà en 1745, sur la rivière Petchora (gouvernement d'Arkhangelsk), à l'embouchure de la rivière Ouchta , existait une usine , appartenant au marchand Nabatoff, pour le traitement du pétrole ; mais l'industrie du pétrole n'a pris une véritable importance qu'au com-

mencement de ce siècle. En vertu d'un traité passé à Khoulistan entre la Russie et la Perse, le 12 octobre 1813, les khanats de Bakou et de Derbent. furent annexés à la Russie. Celle-ci devint ainsi propriétaire des immenses richesses en pétrole de la presqu'île d'Apchéron, où, suivant le témoignage de Massoudi, écrivain arabe, l'exploi-

tation du pétrole date déjà du Ir siècle de notre ère. Au commencement, l'industrie pétrolifère du Caucase

ne se développa que très lentement, et la production

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à 5.000 tonnes par an. en fut ainsi, c'est que le gouvernement ; après quelques essais d'exploitation à son propre compte, avait adopté le système du fermage qui, évidemment , ne pouvait donner aucun élan aux entreprises privées. Il faut aussi constater qu'il existait une autre cause non moins grave : c'est que, dans la première moitié de ce siècle, on ne connaissait pas encore de procédés pour l'extraction des huiles d'éclairage du pétrole. Néanmoins, en 1823, les frères Doubinine Mosdok) firent avec succès quelques essais de fabrication d'huile d'éclairage , 'mais cette entreprise n'attira pas l'attention qu'elle méritait , de sorte que l'usine fut bientôt fermée et, jusqu'à 1860, le pétrole n'était utilisé qu'à l'état brut soit comme combustible, soit comme matière de graissage. A cet état, le pétrole ne pouvait évidemment pas trouver un débit considérable.

Les succès dans la fabrication du photogène, en Allemagne, donnèrent une impulsion à l'industrie pétrcidifère du Caucase. En 1860, commença à fonctionner une distillerie à Sourakhany et, en 1864, commença la construction des usines pétrolifères à Bakou; aussitôt il en résulta un plus grand écoulement du pétrole dont la production se développa rapidement. Ainsi, en 1863, elle était de 5.600 tonnes ; en 1867 de 13.400 tonnes, et en 1870 de 28.000 tonnes.

De plus, en 1864, on commença des explorations par sondage dans la province de Kouban. Le premier sondage heureux fut terminé en 1866, dans la vallée de Koudako ; c'est là qu'apparut la première fontaine jaillissante de pétrole au Caucase. Le premier pétrole sorti était très dense et les essais de traitement ne réussirent pas. En poussant le sondage jusqu'à la profondeur de 175 mètres, on rencontra du pétrole léger ; les explora-