Annales des Mines (1894, série 9, volume 5) [Image 148]

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APERÇU GÉNÉRAL

SUR L'INDUSTRIE MINÉRALE DE LA RUSSIE.

orientés suivant des directions diverses ; le niveau moyen de la contrée est de 150 mètres au-dessus de la mer ; certains points sont cependant beaucoup plus.

son concours au gouvernement en cette affaire et, en '1837, il organisa., à ses frais, une expédition, ayant à sa tête l'ingénieur des mines français M. F. Le Play, qui fit une étude approfondie du bassin du Donetz. En 1842, parut le célèbre ouvrage de ce savant : Voyage dans la Russie méridionale, par Le Play, Paris, 1842, qui le premier divisa les dépôts carbonifères du bassin en sousformations et étages d'après des considérations et des études rigoureusement scientifiques. N'acceptant pas l'existence de l'étage productif supérieur du système carbonifère, Le Play rapporta les sédiments contenant les couches de houille à l'étage inférieur, c'est-à-dire au calcaire carbonifère; mais n'ayant point trouvé dans ces roches des restes paléontologiques qui pussent lui montrer l'ordre de leur stratification, il rangea tous les gisements alors connus de la houille en huit groupes. Cette lacune fut comblée bientôt après .par un autre géologue étranger, M. Murchison, qui divisa les sédiments carbonifères du bassin du Donetz en trois étages, les mêmes qu'il établit pour le calcaire carbonifère du Centre de la Russie, et rangea les gisements de houille dans l'étage

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élevés. Les premiers renseignements sur la houille du Sud de la Russie remontent au commencement du XVIII' siècle, époque de la guerre d'Azov. On montra au Tzar un morceau de houille; Pierre le Grand, qui connaissait l'emploi

de ce combustible dans l'Europe occidentale, prononça ces remarquables paroles : « Ce minéral, si ce n'est pour nous, sera très utile pour nos descendants. » Vers la fia du siècle dernier, le gouvernement, très désireux d'employer ce combustible pour le chauffage des navires de la flotte de la mer Noire, fit des efforts pour organiser le transport du charbon du Donetz jusqu'aux ports de mer. les plus rapprochés ; il créa en même temps l'usine de Lougansk pour satisfaire aux besoins de la flotte en y installant la fabrication de la fonte au combustible minéral. Quoique ces tentatives n'aient pas eu la chance de

réussir, cependant les recherches et les explorations faites à cette époque, de 1797 à 1806, amenèrent la découverte de nombreux gisements de houille et de minerais de fer et furent le point de départ d'études systéma-

tiques sur la structure géologique de tout le bassin houiller du Donetz. Le comte Woronzoff, gouverneur général de la partie Sud de la Russie, s'est particulièrement préoccupé d'or-

ganiser l'exploitation du charbon indigène , et c'est de son temps que datent les premières études de la structure géologique de la contrée. En 1827, parut la première description géologique du bassin du Donetz par M. Kowalewsky. En 1835, commencèrent les recherches

systématiques des gisements houillers, exécutées par des ingénieurs des mines spécialement envoyés par le gouvernement. Bientôt après M. Anatole Demidoff donna

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moyen.

À mesure que le bassin du Donetz a été plus exploré par des particuliers, on y a de plus en plus reconnu des richesses inespérées en combustible minéral. La puissance des couches de houille dans le bassin du Donetz ne dépasse que rarement deux mètres, et il est à remarquer que les couches d'une puissance inférieure à un mètre donnent toutes un charbon pur de tout délit intermédiaire

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tandis que les couches plus puissantes

contiennent quelques délits de schistes ou de grès. Dans la plupart des cas, le toit et le mur des couches se composent de schistes argileux ou de grès. Le combustible minéral, exploité dans le bassin du Donetz, est remarquable non seulement par ses quantités