Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 202]

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PROCÉDÉS D'ESSAI

ramollissement d'un mélange intime de carbonate de chaux et d'argile, rigoureusement dosé, chimiquement et physiquement homogène dans toutes ses parties. Il ne sera fait au ciment moulu aucune addition de matières étrangères autres que la petite quantité d'eau et d'acide carbonique qu'il peut absorber à l'atmosphère. Le ciment de laitier sera obtenu par le mélange absolument intime de chaux bien éteinte, hydraulique ou non, et de laitiers de haut fourneau non fusants ; ces laitiers devront, à leur sortie du creuset et avant leur solidification, avoir été précipités brusquement dans une grande quantité d'eau froide, et ensuite soumis à un broyage très

fin.

Art. III. Toute fourniture partielle, dès son arrivée au magasin du chantier, donnera lieu à une vérification, pour constater que le ciment est parfaitement sec. L'entrée du magasin sera refusée à tout sac qui aurait été

exposé à l'humidité et dont le contenu ne serait pas absolument pulvérulent dans toutes ses parties. Puis, la partie de la fourniture reconnue admissible au point de vue de la siccité, sera soumise aux essais définis par les articles suivants relatifs 1° A la durée de prise 2° A la résistance à la rupture 30 A la finesse 40 A la rapidité du durcissement initial 5° A la déformation par les expansifs. Art. IV. Confection des pdtes et mortiers normaux. La pâte normale plastique de ciment (chaux) pur sera définie par sa consistance, qui devra correspondre au passage de la consistance boueuse à la consistance sèche, cet état ayant été obtenu après un gâchage de cinq minutes (deux minutes pour les ciments à prise rapide), effectué sur 1 kilogramme de ciment. La consistance sera considérée comme convenable, lorsque une petite quantité de

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DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

pâte prise avec la truelle se détachera par une secousse sans y laisser aucune partie adhérente et qu'une augmen-

tation de 10 p. 100 de la quantité d'eau donnera une

pâte boueuse, caractérisée par son adhérence à la truelle (*).

Pour déterminer la proportion d'eau à mélanger avec le ciment, on fera un essai préliminaire en opérant sur un poids de ciment voisin de 1 kilogramme prélevé sur

on l'étalera sur une table

une quantité pesée de imperméable en faisant une couronne au centre de laquelle on versera tout d'abord une quantité d'eau mesurée et

assez considérable pour donner certainement une consistance boueuse, puis on ajoutera peu à peu de nouvelles quantités de ciment, jusqu'au moment ou la consistance plastique sera atteinte. La pesée de la quantité de ciment non employée fera connaître, cula retranchant de Ikg,500,;: celle qui sera entrée dans la composition de la pâte. On vérifiera la convenance de la proportion d'eau employée

en répétant l'expérience sur 1 kilogramme de ciment-, auquel on ajoutera d'un seul coup la quantité d'eau déterminée par l'essai préalable et en prolongeant le gâchage exactement cinq minutes. Si le résultat n'est pas, satis-

faisant, on fera une troisième expérience en faisant varier d'un dixième la quantité d'eau. Le mortier normal d'essai sera confectionné avec un sable naturel provenant de la plage de Leucate ; ce sable sera tamisé de façon à ne conserver que les grains ayant

passé au tamis en tôle perforée de trous de Im1,5 et ayant été retenu par le tamis à trous de 1 millimètre ; le mortier sera dosé en poids. La quantité d'eau à employer sera pour les ciments à prise lente, égale aux cinq dixièmes du poids du ciment (1 On peut également définir la consistance normale de la pète par la sonde Tetmajer, qui donne des résultats équivalents à ceux obtenus par le procédé indiqué ici. Tome IV, 1893.

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