Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 183]

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PROCÉDÉS D'ESSAI

6 heures pour les ciments rapides à la mer, les bétons

DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES. de

ciment portland; 48 heures, pour les ciments rapides et de portland destinés aux travaux d'égout; 7 jours pour les mortiers de ciment ordinaires et les chaux hydrauliques. 4° 28 jours pour les mortiers de chaux hydrauliques.

Pour la seconde catégorie d'essais, il serait nécessaire

d'attendre que la majeure partie de l'hydratation soit

terminée, ce qui peut exiger de vingt-huit jours à un an, suivant la nature des produits, leur degré de finesse, mais, d'autre part, la nécessité des travaux ne comporte pas d'essais plus éloignés que vingt-huit jours. Diverses solutions peuvent être proposées pour chercher à concilier ces conditions contradictoires. MM. Guillain et Vétillart ont proposé, pour les ciments de Portland, de déterminer la résistance à trois mois, qu'ils considèrent comme satisfaisante, par extrapolation des résultats obtenus à sept et vingt-huit jours. Cette solution peut être appliquée également aux ciments de laitiers, aux ciments de grappiers et aux ciments naturels à prise lente. On pourrait encore, pour les mêmes produits, se contenter de l'essai à 28 jours, à condition de faire subir au ciment un nouveau broyage pour le faire passer totalement à travers le tamis de 4.900 mailles par centimètre carré. Les expériences de M. Vétillart ont, en effet, montré que pour ces poudres fines l'hydratation est complètement terminée au bout d'un mois. Mais ce .broyage serait une opération bien difficile à effectuer dans laboratoires d'essai. On ne peut se contenter de tamiser le ciment tout venant et de rejeter les parties les plus grosses, car la nature de ces deux parties peut être très différente.

Mais le procédé qui semble a priori le plus ratiennel pour accélérer ces essais est d'effectuer le durcissement

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dans l'eau chaude. On sait que l'élévation de température amène une accélération considérable de toutes les réactions chimiques. Il en est de même pour le durcissement des ciments dont l'origine est purement chimique. Ce mode d'essai est particulièrement avantageux pour les chaux

et pour certains mortiers de pouzzolanes dont le durcissement complet à froid demande au moins une année.

On pourrait, en faisant durcir les briquettes dans l'eau bouillante, faire pour tous les produits les essais définitifs

de rupture à sept jours. Ce mode d'essai, préconisé depuis longtemps par M. Tetmajer, n'a jusqu'ici rencontré

aucun crédit parce que les ingénieurs et fabricants qui font des essais de ciments sont toujours dominés par la préoccupation de se rapprocher dans les essais des conditions de la pratique. Mais lorsque l'empirisme aura cédé la place aux méthodes scientifiques, les essais à l'eau chaude seront appréciés comme ils le méritent. La question-n'est pas encore mûre actuellement. La conclusion de cette discussion est qu'il faut provisoirement conserver, pour l'essai de résistance à la rupture, le procédé par arrachement tel qu'il est indiqué au cahier des charges de Boulogne, avec les modifications suivantes

1° Suppression de l'essai de pâte pure 2° Substitution pour le gâchage de l'eau douce à l'eau de mer

3° Substitution du sable naturel de Leucate au sable de quartzite broyé.

Il y aurait lieu pour l'avenir de se mettre en mesure de substituer l'écrasement à l'arrachement et d'étudier s'il n'y aurait pas lieu de substituer aux mortiers de composition constante et consistance variable des mortiers de consistance fixe et dosage en sable variable.

(La suite à la prochaine livraison.)