Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 172]

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DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

PROCÉDÉS D'ESSAI

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gères à la qualité du ciment dont dépendent les efforts de rupture.

essais précédents. On sait que, dans l'écrasement d'un prisme isolé, la rupture se fait toujours par cisaillement ;

Choix du procédé de rupture. Les arguments que l'on peut faire valoir en faveur du choix de l'un ou l'autre

dans l'écrasement des maçonneries sur elles-mêmes il en est tout autrement. Dans ce cas, le mortier renferme toujours, s'il est assez maigre ou si sa prise n'est pas trop

des modes de rupture sont les suivants Flexion.

C'est le procédé de beaucoup le plus simple,

il

n'exige l'emploi d'aucune machine coûteuse. Il est très regrettable que, sous l'influence d'idées théoriques erronées, on ait renoncé à ce mode d'essai, qui avait été employé par, Vicat. Le reproche le plus grave qu'il mérite,

est de faire travailler principalement la surface des briquettes qui est la plus exposé è à des altérations acciden-

telles, produites par l'action du milieu ambiant,

eau,

acide carbonique, sels magnésiens, etc. Arrachement.

Ce procédé a pour lui d'être le plus

généralement employé ; il s'est depuis longtemps substitué à la flexion ; on lui attribuait l'avantage de faire tra-

vailler uniformément tous les points de la section de rupture. C'est là une erreur, comme M. Durand-Claye l'a établi par des recherches expérimentales et théoriques. La résistance obtenue dépend presque exclusivement "de l'état de la surface ; il suffit d'une bulle d'air au voisinage de la surface libre pour occasionner une chute considérable de résistance. À ce point de vue, l'essai par arrachement n'a donc aucun avantage sur l'essai par flexion. Les machines qui servent à mesurer cette résistance à la rupture présentent d'ailleurs une exactitude et une simplicité d'emploi très satisfaisantes. Écrasement. L'essai par écrasement est certainement le plus satisfaisant, non pas, comme on le dit souvent, parce qu'il fait travailler les matériaux de construction dans des conditions se rapprochant plus de celles de leur emploi usuel, mais parce qu'il intéresse toute la masse, et non pas seulement la surface, comme dans les deux

avancée, seules occasions où il puisse se produire des écrasements dans les travaux, un volume de vide considérable qui est occupé par de l'eau ou par de l'air. Ces vides permettent, par le glissement et le rapprochement des grains de sable, un tassement du mortier sur lui-même qui diminue son volume apparent, réduit l'épaisseur des joints entre les pierres, mais il n'y a rien là qui ressemble à un cisaillement. Pour produire un écrasement semblable dans les essais, il faudrait que les briquettes d'épreuves fussent enfermées latéralement dans une enveloppe métallique inextensible. Cela serait d'ailleurs un très mauvais système d'essai, parce que les mortiers suffisamment durcis résisteraient à toute tentative de rupture. Du moment où la rupture dans les conditions usuelles d'écrasement se fait par cisaillement, l'effort de rupture

doit être proportionnel à la section des briquettes, à condition bien entendu qu'elles aient des formes géométriques semblables. C'est bien ce que l'expérience confirme dans les limites de précision que comportent des essais de cette nature. Voici, par exemple, des résultats d'expériences faites sur des cylindres de*auteur égale au diamètre par M. Siméon. Les mortiers -expérimentés ont été, soit des pâtes pures, soit des mortiers 1: 3 fortement battus ; les ruptures ont été faites à sept jours, vingt-huit jours et trois mois. Les dimensions des cylindres étudiés ont été 20, 30, 40, 45 millimètres. Le

tableau récapitulatif ci-dessous donne le rapport de la résistance par centimètre carré observée sur chaque cylindre à la résistance du cylindre de 30 millimètres :

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