Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 170]

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DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

PROCÉDÉS D'ESSAI

En second lieu, la fragilité spéciale des briquettes de ciment pur, qui, avec les moutures très fines aujourd'hui usitées, donnent des chiffres à l'arrachement extrêmement

irréguliers et beaucoup trop faibles. Il faudrait, pour de semblables briquettes, des machines de rupture évitant toute torsion, ce qui n'a pas lieu dans les machines employées.

Enfin, les briquettes de mortier de chaux à 7 jours sont encore tellement fragiles que les chiffres de rupture par arrachement ne méritent guère de confiance. Ces causes d'erreurs suffisent en grande partie sans doute pour produire la variation du simple au double, soit de 8 à 16, de ce rapport ; il semble difficile cependant d'admettre qu'il soit tout à fait constant comme celui de l'arrachement à la flexion. Influence de la composition du mortier.- La Commission d'unification recommande de faire porter les essais de rupture simultanément sur le mortier 1: 3 et sur la pâte pure ; une semblable disposition existait déjà dans le cahier des charges de Boulogne. A l'étranger, au contraire , on a depuis longtemps renoncé aux essais de rupture sur la pâte pure. La Commission d'unification a

conservé les deux essais pour le seul motif qu'ils sont actuellement usités ; MM. Guillain et Vétillart, pour justi-

fier l'essai de pâte pure, ont invoqué exclusivement des considérations théoriques bien abstraites et bien hypothétiques. Ils supposent, ce qu'il serait difficile de prouver,

que l'essai de pâte pure donne la mesure de la cohésion des hydrates cristallisés qui se forment pendant le durcissement et que l'essai de mortier donne là mesure de l'adhérence des mêmes cristaux soit les uns avec les

était le désir de ne pas soulever de protestations trop vives en renonçant brusquement à l'essai de pâte pure qui avait jusque-là été exclusivement employée pour les essais de

réception. Il y a lieu aujourd'hui de se demander si l'on doit indéfiniment persévérer dans les mêmes errements sans motif plus sérieux. Une première question à se poser est de savoir si les résultats des essais de pâte pure et de mortier sont réellement différents ; et dans le cas où ils seraient différents quelle conclusion on peut tirer de ces différences. En général, il existe une relation définie très simple entre la résistance de différents mortiers sableux ou de pâte pure préparée avec un même ciment. On a, en appelant R la résistance à la rupture et c la compacité, c'est-à-dire

le poids de ciment renfermé dans l'unité volume des vides laissés par le sable,

R f (c) , en supposant que la totalité du ciment soit hydratée au moment de la rupture. Cela résulte très nettement d'expériences publiées par M. Féret, dans les Annales des ponts et chaussées (*). Ces expériences ont été faites sur du ciment portland passé au tamis de 5.000 mailles ; les ruptures ont été effectuées à 28 jours. Au bout de ce temps et avec un semblable degré de finesse, l'hydratation est complète. Il semblerait, de plus, résulter de ces expériences que la fonction de la compacité est pour l'ar s'aecclildneient du premier degré, et pour l'écrasement du second Arrachement.

R = k .c

Écrasement.

.11.=

c5

Voici une courbe relative à l'écrasement. Les abscisses

autres, soit avec le sable. Il n'est peut-être pas téméraire de supposer que c'est là un simple prétexte, et que lé motif véritable de la conservation d'un double essai

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(*) Annales des ponts et chaussées, juillet 1892.