Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 131]

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PROCÉDÉS D'ESSAI

DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

presque leur qualité unique est de résister le plus longtemps possible aux agents extérieurs qui les attaquent de toute façon : gelée, sécheresse, eau courante, eau de mer. Cette résistance, d'ailleurs, dépend, par part égale, de certaines propriétés physiques ou chimiques de ces produits, souvent fort mal connues, et des conditions éminemment variables dans lesquelles ils ont été mis en

méthodes d'essai sur l'expérience empirique et nécessairement un peu vague des praticiens. Dans ces conditions, la valeur d'un grand nombre des méthodes d'essai reste nécessairement très précaire. On conçoit les mécomptes auxquels on est exposé quand on accorde à de semblables méthodes d'essai une confiance qui. ne saurait être justifiée ; les exemples du passé sont là pour mettre en garde dans l'avenir contre une confiance exagérée. Qu'il suffise de faire allusion aux

oeuvre. C'est une résultante complexe dont il est toujours difficile de démêler avec précision les diverses composantes, et pourtant la connaissance exacte de la part qui

revient dans le résultat final aux qualités de la matière employée est indispensable pour asseoir les méthodes d'essai sur des bases rationnelles. L'institution de méthodes d'essai rationnelles n'est donc possible qu'en s'appuyant sur les résultats antérieurs de recherches scientifiques ou pratiques. qui aient permis

de séparer, dans la manière de se comporter des matériaux hydrauliques, la part qui revient aux trois facteurs suivants Les causes exteWeures qui concourent à leur dégradation (gelée, sécheresse, eau de mer, etc., etc...)

Leurs propriétés intrinsèques qui les rendent plus ou moins aptes à résister aux causes de dégradation (constitution chimique, degré de cuisson, finesse de mouture, etc., etc...) Enfin l'influence des conditions de mise en uvre sur leur plus ou moins rapide altération (eau de gâchage, sable, compacité, etc., etc...). Malheureusement l'étude de cés questions est encore bien peu avancée. Un petit nombre des qualités ou défauts des ciments sont définis avec précision ; pour un nombre

encore plus .réduit On a trouvé des procédés de mesure convenables. A défaut de ces données indispensables, on en est réduit, pour tirer de l'état de choses actuel le meilleur parti possible, à se guider souvent pour le choix des

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désastres survenus dans d'importants travaux publics pour avoir fait usage de mortiers trop maigres, de ciments extrabasiques, qui avaient pourtant parfaitement satisfait aux conditions d'essai alors usuelles.

Expériences d'identification. - Étant donné qu'il est .actuellement impossible d'apprécier d'une façon complète

toutes les qualités des ciments pat des méthodes d'essai rationnelles, on est conduit à demander des garanties de qualité à certains procédés détournés de contrôle. Ayant ainsi reconnu à l'usage la bonne tenue d'un produit donné, on tâchera pour de nouveaux travaux de se procure'r un produit aussi identique que possible à l'ancien ;

si l'identité est absolue sur tous les points, il est

bien évident que les qualités seront les mêmes. Différents

procédés peuvent être employés pour tâcher de reconnaître cette identité. Le procédé le plus simple et le plus usuel pour les particuliers consiste à s'adresser au fabricant dont les fournitures antérieures ont été satisfaisantes ; l'État pourra, sans s'adresser à un fournisseur unique, chercher à s'assurer de l'identité des produits qui lui sont livrés, par un contrôle de la fabrication exercé .dans les différentes usines. Mais aucun de ces procédés n'est infaillible ; on pourra les compléter par la détermination expérimentale d'un certain nombre des propriétés des ciments qui sont susceptibles de mesure. Il