Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 98]

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AU BUREAU D'ESSAI DE L'ÉCOLE DES MINES. 190

MINERAIS DE MANGANÈSE ANALYSÉS

d'essai, relatives aux gîtes minéraux de la France et de l'étranger. Nous avons déjà publié, en 1879, dans les Annales des mines, les tableaux des essais de combustibles minéraux, anthracites, houilles et lignites, au nombre de 840. En 1885, nous avons donné une série de 255 analyses complètes de sources minérales du territoire français, publication que nous pourrons continuer bientôt par une série nouvelle. En 1890, nous avons présenté, sous forme de tableaux, les analyses complètes et les renseignements géologiques que nous avions pu recueillir relativement à 1.796 échantillons de minerais de fer provenant d'exploitations ou de recherches entreprises en France, en Algérie et en

Tunisie. Nous nous proposons de poursuivre ainsi la publication des documents du Bureau d'essai, qui paraissent de nature

à servir la science ou l'industrie. Nous allons donner ici les analyses de 207 minerais de manganèse. Dans ce nombre figurent 145 échantillons d'origine française et 62 de provenance étrangère.

On sait que les minerais de manganèse sont principalement employés : 1° dans la métallurgie, pour la fabrication des fontes manganésées et pour celle des ferromanganèses ; 2° dans les industries chimiques, pour la préparation de l'oxygène, du chlore et des chlorures décolorants ; 3° dans la verrerie, pour l'affinage des

verres colorés par le silicate ferreux. Pour la métallurgie, il importe. à la fois de connaître la teneur des minerais en manganèse et en fer et la proportion des autres éléments fixes, qui peuvent influer sur la marche des fours et sur la qualité de la fonte ou du ferromanganèse.

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Comme savon des verriers, le minerai de manganèse agit en partie par son oxygène, en partie par son métal

mais, pour cet usage, on a particulièrement intérêt à savoir s'il ne renferme pas d'oxydes colorant le verre, comme ceux de cuivre ou de cobalt, et si l'oxyde de fer,

les terres alcalines et les gangues n'atteignent pas des proportions telles qu'ils puissent être nuisibles. C'est donc encore une analyse complète qu'il convient de faire pour la verrerie. Quant aux industries chimiques , elles ont longtemps attaché une importance toute spéciale au dosage de l'oxy-

gène disponible, c'est-à-dire existant dans l'oxyde de manganèse naturel en sus de celui contenu dans le protoxyde Mn0 , ce dosage permettant de calculer le chlore libre, qui se produit sous l'action de l'acide chlorhydrique. Mais le point de vue a beaucoup changé, depuis que l'on

sait régénérer le bioxyde, après un premier emploi de l'oxyde naturel ; on peut dire qu'aujourd'hui la teneur en manganèse est devenue, pour cette industrie comme pour les autres, le principal élément d'appréciation de la valeur du minerai. Pour satisfaire aux demandes de renseignements faites au Bureau d'essai et éclairer les intéressés sur la valeur des échantillons qu'ils avaient envoyés, on a dû examiner les minerais à un point de vue spécialement industriel, en laissant de côté certaines recherches , qui n'auraient eu qu'un intérêt théorique. On s'est notamment abstenu de doser séparément les différentes substances volatiles contenues (eau hygrométrique, eau combinée, matières Organiques ou bitumineuses, acide carbonique ...). L'oxygène disponible luimême a été rarement déterminé et l'on s'est borné', presque toujours, à donner, en bloc, la perte du poids totale produite par une calcination à température élevée, coin-

prenant, avec les matières volatiles proprement dites,