Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 271]

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ESSAIS EFFECTUÉS DANS LES MINES 36,0 p. 100

Écarts 001S

= 0,1 p. 100

= 0,2 = 0,3

.....

= 11,4

= 0,5

>0,5 Total

45,5 12,5 4,5 0,5 1,0 0,0

100,0 p. 100

L'écart moyen est de 0,092 p. 100

En faisant la moyenne de toutes les analyses correspondant aux mêmes hauteurs de cônes, on retrouve

très exactement la même courbe des hauteurs d'auréole en fonction des teneurs que celle que j'ai déduite

de mes expériences de laboratoire , sauf un léger écart de 0,1 p. 100 au maximum entre 1 et 2 p. 100. Mais les observations dans ces teneurs ont été presque toujours faites dans des atmosphères artificielles obtenues par arrêt de l'aérage et l'on n'est pas absolu-

'et)

ment sûr que le mélange d'air et de gaz fût homogène aussi, étant donné d'ailleurs le faible écart constaté, je crois devoir conserver la première courbe publiée, dont l'échelle s'applique d'ailleurs indistinctement à toutes les lampes fournies actuellement par le constructeur. En somme, la précision des dosages obtenus avec le nouvel indicateur de grisou est certainement supérieure à celle de la lampe Piler, avec laquelle (sans parler des écarts de 1 p. 100 et même plus que j'ai fréquemment constatés entre leurs indications et celles de l'analyse chimique, tenant à des erreurs de réglage de la part des observateurs) la précision n'atteint pas 0,25 p. 100 dans les meilleures conditions pour un observateur très exercé,

ainsi que j'ai pu le vérifier personnellement par des dosages de laboratoire. Avec le nouvel indicateur, bien réglé, l'écart entre les

teneurs accusées par la lampe et les résultats de l'ana-

AVEC L'INDICATEUR DE GRISOU DE G. CHESNEAU.

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lyse, est, quatre fois sur cinq, au plus égal à un millième il n'a atteint que très exceptionnellement 0,5 p. 100 aux fortes teneurs, et même pour celles-ci, l'écart a été sou-

vent nul ou de 0,1 p. 100 seulement. On peut donc compter que, pour un observateur exercé, et opérant en atmosphère calme (les courants d'air vifs modifiant un peu le réglage par refroidissement du réservoir, ou faisant vaciller l'auréole), la précision des dosages faits avec

le nouvel indicateur est de un millième près, de 0 à 3. p. 100 de grisou, c'est-à-dire à peu près du même ordre que la précision d'un dosage de laboratoire par combustion ou limite d'inflammabilité.

6. Conclusions. - En résumé, la pratique de quelques mois à laquelle vient d'être soumis le nouvel indicateur de

grisou, rapprochée des résultats obtenus au laboratoire, montre que son degré de sécurité permet de le transporter en tous les points d'une mine comme une lampe de sûreté ordinaire de bonne construction, telles que les lampes Mueseler, Marsaut ou Fumat, et que si l'on tient exactement compte des recommandations que j'ai déjà formulées au cours des essais et que je crois devoir reproduire dans l'instruction ci-jointe, on arrive, avec quelque habi-

tude, à des résultats comparables comme précision à ceux que donne une analyse de laboratoire. Cet appareil peut donc servir non seulement à la constatation des teneurs en gaz non décelées par les lampes à huile, mais encore à un dosage exact permettant de régler rationnellement les conditions d'aérage de la mine ; il permettra

en outre d'étudier le mode de dégagement du grisou et sa répartition dans l'atmosphère de la mine, avec une précision beaucoup plus grande qu'aujourd'hui, et les

résultats obtenus dès à présent font espérer que l'on pourra élucider des points encore obscurs sur cette question importante.