Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 43]

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ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.

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BASSINS IIOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE

mont a eu entre les mains, n'a pas pu être retrouvé, mal-

gré les recherches faites par M. Potier. Il est donc à craindre que la question ne soit jamais éclaircie, à moins de nouveaux sondages. J'ai déjà cité le sondage d'Ostende, qui a rencontré, à

300 mètres, le terrain silurien directement au-dessous des terrains tertiaires. Trois autres sondages , près de Guines et de Saint-Orner, ont rencontré également des terrains très anciens (probablement le dévonien et le silurien). Aucune de ces données n'est de nature à éclaircir la question. V. CONCLUSIONS.

Le résultat de ce travail, purement géologique, n'est pas et ne pouvait pas être de prévoir l'existence du terrain houiller en tel ou tel point déterminé. La méthode employée permet seulement de suivre à la surface les axes des cuvettes houillères déjà connues. Il faudrait encore savoir si le terrain houiller s'est déposé, dans la région étudiée, sur toute la longueur de ces cuvettes ; la transgressivité vers l'ouest des différents termes de l'étage houiller montre que le rivage des lagunes houillères était du côté de l'ouest, et la présence de la houille à Hardinghen permet de conclure que ce rivage était situé au delà du Boulonnais. Ce premier point est donc très vraisemblable; mais l'existence même du terrain houiller, si elle

était prouvée, ne permettrait pas de conclure à la présence de la houille. Il faudrait en outre savoir en quels points de la cuvette

le terrain houiller a été conservé et en quels points il a été dénudé ; .or, cela n'est pas possible à prévoir. Tout au plus pourrait-on dire qu'il y a plus de chances pour que la cuvette ait été plus profonde à la rencontre des grandes dépressions transversales. Le détroit du Pas-de-

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Calais est incontestablement une de ces dépressions transversales, et elle est d'origine très ancienne. Nos données,

à ce sujet, ne remontent pas pourtant au delà de la période jurassique. Il est probable que la houille a eu plus de chances d'être conservée sur les bords de cette dépression, mais c'est seulement une hypothèse. Les conclusions qui résument, je crois, l'état de nos connaissances sur la question et qui fixent bien, en tout cas , le terrain des discussions possibles , sont les suivantes

Les ondulations des périodes secondaire et tertiaire se sont toujours reproduites suivant les mêmes lignes, et ces lignes non seulement suivent la direction générale et même les inflexions principales des plis paléozoïques, mais encore , partout où la vérification a pu se faire, coïncident exactement avec les axes de ces plis. La vérification au-dessus du bassin houiller du Nord présente notamment un caractère remarquable de précision qui se poursuit jusque dans les détails. La seule exception à prévoir semblerait relative au cas où les plis anciens seraient affectés par des failles de décrochement.

Ce principe permet de suivre les plis anciens par la

seule étude des terrains superficiels ; seulement l'applica-

tion de la méthode est sujette à des difficultés, tant à cause de la petitesse des ondulations qu'il faut étudier qu'à cause des mouvements locaux de soulèvement et d'affaissement qui se sont superposés aux mouvements de plissement.

On peut pourtant affirmer que le bassin houiller de Douvres est distinct du bassin houiller du Pas-de-Calais, et que l'axe du nord du Boulonnais (bombement de Ferques) n'est pas la continuation de l'axe de l'Artois. Deux tracés sont admissibles pour la continuation de la cuvette de Lens et de Fléchinelle ; le premier vient aboutir un peu