Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 325]

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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

faire disparaître les anfractuosités dans lesquelles le grisou tend à stationner. « Enfin, en tenant compte des conditions dans les-

On a expliqué cet accident de la manière suivante : le système de buses, destiné à évacuer le grisou du montage en cul-de-sac, était impuissant par lui-même à assu-

quelles s'est passé l'accident du 19 mars, il y aurait lieu de mettre le retour d'air des travaux de la veine Maugrétout en communication directe avec le retour d'air supérieur de la veine Voisine et Carachaux, afin de se débarrasser immédiatement du gaz que dégagent ces travaux, de façon à ce qu'il sorte par la galerie de retour d'air, où la fréquentation est aussi faible que possible. » Fosse d'Hérin, 6 février 1870 (Trois blessés). L'année suivante, un nouvel accident se produisit à Hérin, dans

des circonstances à peu près semblables, en un point voisin de l'endroit où avait éclaté l'explosion que nous venons de relater. Une communication d'aérage venait d'être établie entre

les niveaux de 250 et 200 mètres au moyen d'un montage dans la veine Voisine ; ce montage avait ensuite été poussé en reconnaissance au-dessus du niveau de 200 mè-

tres, mais on avait dû arrêter ce travail par suite d'un violent dégagement de gaz ; on avait barré le pied du montage à 200 mètres et on faisait évacuer le gaz au

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rer cette évacuation complète au fur et à mesure du dégagement ; une certaine quantité de gaz avait pu ainsi s'accumuler dans ce cul-de-sac. Au moment où le maître-mineur ouvrit la porte régulatrice, le courant d'air augmenta beaucoup d'intensité ; le grisou accumulé dans le cul-de-sac se dégagea en abondance par les buses et vint prendre feu sur la lampe

du surveillant. A cette vue, celui-ci se retourna brusquement et revint vivement en arrière; quand il ouvrit de nouveau la porte, sa lampe se trouva placée dans un courant d'air très vif, dont il augmentait encore la vitesse relative en marchant , peut-être même sa lampe se trouva-t-elle présentée à l'embouchure des buses ; alors la flamme aura passé en dehors du tissu métallique et communiqué le feu au gaz. Observations du Conseil général des mines.

- Le Conseil

général des mines crut devoir appeler à nouveau l'attention de la Compagnie sur les dangers présentés par la lampe Davy dans les milieux grisouteux animés de trop grande vitesse

moyen d'une double rangée de buses. Le courant d'air qui passait dans cette nouVelle communication d'aérage, était si vif que l'on avait dû modérer sa vitesse au moyen d'une porte régulatrice.

« Cet accident, disait-il, doit être attribué au manque de sang-froid de l'un des mineurs qui, voyant une inilam'nation de gaz à l'intérieur de sa lampe de sûreté à treil-

Le 6 février 1870, un maître-mineur ambulant, en tournée de ce côté, venait de parcourir le montage de

retraite, une porte d'aérage, en sorte que sa lampe se trouvant exposée à un courant rapide d'air chargé de grisou a mis le feu au mélange explosif. « Le Conseil général des mines a considéré que, dans ces circonstances, l'explosion ne révélait aucune faute Pouvant entraîner une responsabilité pénale, ni aucun vice dans les conditions de l'aérage général de la mine ; mais il a pensé qu'il y aurait lieu d'appeler de nouveau

Voisine et de franchir la porte régulatrice, quand il vit le grisou brûler dans sa lampe ; il retourna vivement sur ses pas ; mais, au moment où il ouvrait la porte, une explosion se produisit et le brûla grièvement; la flamme s'introduisit dans le montage et alla brûler deux ouvriers qui y étaient occupés.

lis métallique, a ouvert brusquement, pour battre en