Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 318]

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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

choses cette mesure était bonne et pouvait éviter des

immédiatement en retraite; ils s'étaient it peine éloignés que le gaz s'enflammait sur les lampes des deux imprudents et qu'une explosion violente se produisait. Des cinq ouvriers qui travaillaient dans le retour d'air, quatre furent tués sur le coup et le cinquième succomba

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accidents; les moindres améliorations étaient précieuses dans le tirage des mines, car de toutes les questions qui intéressent la sécurité de l'ouvrier mineur, c'était celle-lit

qui avait fait le moins de progrès et qui réservait aux exploitants les plus terribles accidents. C'est par un accident de ce genre que débuta l'année 1863.

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des suites de ses brûlures. Les ravages de l'explosion furent considérables; à une grande distance du lieu de l'accident les portes d'aérage furent défoncées et des ,

éboulements très importants se produisirent. Fosse Bleuse-Borne , 26 juin 1863 (Trois tués).

Le

26 juin 1863, trois ouvriers furent tués, pendant le poste de nuit, par un coup de grisou qui éclata sur une mine dans la veine Georges, à la fosse Bleuse-Borne. Deux de ces ouvriers travaillaient au creusement de

la voie, le troisième logeait les terres du mur dans la taille voisine ; tous trois venaient de se retirer à 35 mètres de distance pour se mettre à l'abri des éclats d'une mine, quand une explosion de grisou éclata sur le coup de mine, les atteignit et les tua tous les trois. Il fut impossible de connaître les détails de cet accident, dont tous les témoins avaient disparu. Il fut attribué à un dégagement instantané de gaz occasionné par le coup de mine qui aurait donné passage au grisou en même temps qu'il l'aurait enflammé. Fosse Davy, 24 «uni 1863 (Cinq tués). Moins de deux mois plus tard, la fosse Davy était le théâtre d'un nouvel accident plus grave encore que le précédent. Cinq ouvriers travaillaient à l'agrandissement d'une voie qui servait de retour d'air aux tailles de Moyenne-

'Veine ; deux d'entre eux, au mépris de tous les règlements, avaient enlevé le tamis de leurs lampes et travaillaient à feu nu, quand le grisou commença à manifester sa présence dans la taille inférieure les mineurs de cette taille, voyant le gaz brûler dans leurs lampes, battirent

Fosse Turenne, 29 a' oia 1863 (cinq blessés ). Le 29 août, c'est-à-dire cinq jours après l'événement de la fosse Davy, cinq ouvriers furent grièvement brûlés dans une explosion de grisou à la fosse Turenne; les ouvriers de Turenne étaient munis de lampes de sûreté disposées de manière à s'éteindre quand on les ouvrait : par l'intermédiaire d'une petite crémaillère, le mouvement de rotation que l'on imprimait aux montants pour les visser sur le réservoir se transmettait au porte-mèche, de sorte que la mèche s'élevait ou s'abaissait st-Cs/a:nt qu'on fermait ou qu'on ouvrait la lampe ; ce nouveau système, qui avait succédé aux lampes Dubrulle , portait le nom de lampe Dernoncourt.

On remettait aux ouvriers, avant la descente, les différentes pièces de leur lampe, et ils les agençaient euxmêmes après l'allumage, vissant d'abord le treillis, puis les montants sur le réservoir: Cinq ouvriers travaillaient dans une voie de retour d'air, quand l'un d'eux s'aperçut que le grisou brûlait dans sa lampe; il voulut aussitôt l'éteindre et se mit .à tourner précipitamment les montants afin d'abaisser la mèche; dans sa précipitation, il sépara complètement les

montants du réservoir, la lampe s'éteignit; mais le treillis qui, par mégarde, n'avait pas été vissé sur le réservoir, tomba, et le gaz qui brûlait à l'intérieur mit le