Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 316]

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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

sionne souvent des arrêts du ventilateur et toujours dans les moments les plus chauds de la journée, pendant qu'on fait l'abatage de la veine. Il faudrait, au contraire, mar-

cher régulièrement avec une vitesse plutôt grande

que

modérée pour entraîner les gaz qui se développent quand on entaille la veine. On a de la peine à se figurer aujourd'hui que de sem)3

blables dispositions pussent être admises et l'on

fer,

LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN 1810-1892.

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et mieux d'adopter d'une manière générale

une *

excellente disposition admise à Thiers du premier coup et qui consistait à atteler directement une machine horizontale sur l'arbre du ventilateur. Les principaux détails concernant les quatre ventilateurs Guibal alors en marche ont été réunis dans le petit tableau ci-dessous

com-

prend aisément que le foyer ralliât bien des suffrages. Détails sur les ventilateurs existants en 1862. Il ne serait peut-être pas sans intérêt de donner ici quelques détails sur les dimensions, la puissance, les dispositions principales de ces premiers ventilateurs de la Compagnie.

Sauf le ventilateur de Thiers, ces appareils étaient mus par des machines à balancier et à condensation avec

transmission par courroie de l'arbre de la machine à l'arbre du ventilateur. Au moment de leur installation, ces conditions n'étaient pas mauvaises ; on marchait à une vitesse de 25 tours qui ne demandait pas une vitesse exagérée aux machines ; mais le développement considérable des travaux exigeait une accélération constante de la marche. En 1862, la vitesse des appareils était passée de 25 à 35 tours et tout faisait prévoir qu'elle passerait

prochainement à 40 et 45 tours, vitesse limite que les machines permettaient d'atteindre. En effet, la condensation, la commande par courroie et la mise en mouvement de tout l'attirail des bielles, manivelles et balanciers, ne permettaient pas de sortir de certaines limites de vitesse très restreintes. Et encore tous ces organes étaient-ils en fonte, ce qui laisse à supposer combien ces machines étaient lourdes et incommodes. Aussi proposait-on de remplacer les courroies par des engrenages, de construire les bielles et les balanciers en

THEERS

Ailes.

Rayon interne çNombre Longueur. Rayon externe.

Largeur..

Rayon de l'ouïe Di:pression Volume.

.

6

1..635 2 ;000 3 .250 1

,000

1 ,625

30 à35" 2e3

VERGER

6

12°,400

1 ;250 2 ,500 2 ,000 1 ,250 50 à60 2203

GROSSE-FOSSE

JEAN-BART

6

10,350

4

0.,900

1 ,280 2 ,500 1 ,500 1 ,250

0 ,850

1603

17.3

50 à.55"'

1

.460

1 ,850

I ,500

35..

La Compagnie venait de faire un grand pas dans le sens de la ventilation mécanique, malheureusement ses efforts devaient être plus méritoires qu'efficaces; les faibles dimensions des appareils alors en usage, l'imperfection des machines qui les commandaient allaient paralyser en grande partie l'effet de ces sages dispositions. Les ruptures fréquentes de ces Machines compliquées et mal construites allaient provoquer de nombreux arrêts et faire regretter plus d'une fois la ventilation par foyers dans les points où elle avait cédé le pas à la ventilation mécanique.

Fosse Turenne, 14 juillet 1862. Pendant que se terminaient ces diverses installations, une inflammation de

grisou sans véritable gravité se produisit à la fosse Turenne.

Cette fosse appartenait à la division de Denain; elle était en exploitation depuis 1829 et jamais, depuis cette époque, elle ne s'était fait signaler, au point de vue qui

nous intéresse, dans les notes conférences, rapports