Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 303]

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BULLETIN.

des travaux de la Compagnie du tunnel à Calais, et à la gracieuse amabilité de M. Brady, j'ai pu, en effet, reconnaître parmi elles

des Fougères qui ne se montrent qu'entre des niveaux bien déterminés du terrain houiller, et qui sont par conséquent de nature à résoudre le problème ou, du moins, à en resserrer la solution entre des limites fort étroites. Les niveaux d'où proviennent ces empreintes sont ceux de 1.894' (577 mètres) au-dessous de la surface du sol, de 1.900' (579 mètres) et de .2.038' (ai mètres), le sondage se continuant et ayant atteint actuellement, d'après ce que m'écrit M. Brady, la profondeur de 2.100' (640 mètres). J'ai reconnu les espèces suivantes Un fragment de penne de Fougère à pinnules dentées, NIVEAU DE à nervation se rapprochant du type odontoptéroide, que je serais porté à ranger dans le genre Mariopleris et qui ressemble notamment au Mar. sphenopteroides Lesq. (sp.) , sans que je puisse l'attribuer positivement à cette espèce : l'échantillon est, en effet, trop incomplet pour ere susceptible d'une Nevropteris Scheuchzeri Hoffm. ; représenté par de détermination précise. Nevr. rarinervis Bunb.; fragments de pennes grandes pinnules détachées. Nem. tenuifolia Schloth. (sp.); portions de pennes. bien caractérisés. Lepidodeztdron aculeatum Sternb. ; ramule identique à, certains échantillons En outre de nombreuses graines cordiformes du bassin de Valenciennes (*). (Cordaicarpus) de 5 à 6 millimètres de hauteur sur une largeur égale, très analogues au Cord. congruens Or. Eury, mais à surface striée ; je serais disposé à les 1-apporter au Carpolithes ccrcullan Sternb. (**). Nevr. rarinervis. Nevropteris Scheuchzeri. NIVEAU DE 1.900'. Calamophylliles Gcepperti Cyclopteris, fragment. Nevr. lenuifolia. Ettingsh. (sp.); portion de tige articulée avec cicatrices foliaires bien reconCordaicarpus cf. Lepidostrobus variabilis Und!. et Hutt. naissables. corculum Sternb. (sp.) Nevropteris Scheuchzeri , fragment de pinnule un NIVEAU DE Lepidodendron lycopodioicles Sternb.; Nevr. rarinervis. peu incertain. Stigmaria ficoides Sternb. (sp.). fragment de rameau assez mal conservé.

Toutes ces espèces indiquent le terrain houiller, mais la plupart ne permettent pas Lie préciser davantage. En effet, les Calamo-

phyllites, Lepidodendron, Lepidostrobus, Stigmaria, que je viens

de citer, se rencontrent indifféremment à peu près dans toute l'épaisseur du Houiller moyen et dans une partie au moins du Houiller supérieur. Le Nevr. tenuifolia se montre surtout commun, dans le bassin de Valenciennes, dans la zone la plus élevée, celle des charbons gras et nen us du Pas-de-Calais; niais on lob(*) Voir notamment la figure que j'ai donnée : Flore foss. du bassin houiller de Valenciennes, pl. LXV, fig. 6.

(**) Sternberg, Ess. Flore monde prinz., I, pl: Vil, fig. G.

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serve déjà, bien qu'assez rarement, à la base de la zone moyenne du même bassin; il ne saurait donc non plus servir de base à'une détermination de niveau.

Il n'en est pas de même, heureusement, des Nevr. rarinervis et Nevr. Seheuchzeri: ceux-ci, en effet, n'ont été observés, en Amérique aussi bien qu'en Europe, que vers le haut du Houiller moyen ou à l'extrême base du Houiller/supérieur. En France, ils abondent dans la zone supérieure du bassin de Valenciennes, et ils n'ont été rencontrés au-dessous que tout à fait au sommet de la zone moyenne, et encore sur un ou deux points seulement (*). Dans nos couches houillères supérieures, c'est-à-dire dans les bassins du centre et du midi de la France, ils n'ont été, que je sache, observés nulle part, même aux niveaux les plus

inférieurs. En Angleterre, ils se montrent communs, dans le bassin du Somerset, dans les couches de Radstock et de Farrington (**), un peu plus élevées, à ce qu'il semble, que nos couches grasses et flénues du Pas-de-Calais, à en juger par la proportion sensiblement plus forte d'espèces du IIouiller supérieur qu'élles renferment. De même dans le Yorkshire (***) on ne les a observés qu'au-dessus du milieu des Middle Coal-3feasures ; et dans le

Staffordshire (****) les niveaux oit on les rencontre, dans les Middle et les Upper Coal-Measures, correspondent soit à. notre zone supérieure du Pas-deLCalais, soit à la zone un peu plus élevée de Farrington et de Radstock. On peut donc conclure, de la présence" do ces deux espèces dans le sondage de Douvres, que, comme le présumait M. Brady, les couches traversées par ce sondage appartiennent bien à la région supérieure du Houiller moyen, et, si l'on veut préciser

davantage, qu'elles ne sauraient être ni plus récentes que les couches de Radstock dans le Somerset, ni plus anciennes que les couches les plus profondes de la zone supérieure, à charbons gras et flénus, du Pas-de-Calais. (Extrait des Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 94 octobre 1892.) (*) Flore foss. du boss. houiller de Valenciennes, p. 685, 686. (**) Kidston, Fossil Flora 0f the Ractstock selles (Trans. Roy. Soc. Edinb XXXIII, p. 406, 411). . (***) Eidston , The Yorkshire carboniferous Flora (Trans. Yorksh. nat. Union, pt. 14). .

(****) Kidston, 0?i. Me fossil Flore of Me Staffordshire Coal-Fields (bans. Roy. Soc. gcliub., XXXV, lit. 1, Ir 6; XXXV1, pt,