Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 11]

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FABRICATION DE LA FONTE

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Pour chacune de ces variétés, on distingue ensuite la provenance géographique, et à cet effet le territoire de l'empire est divisé en six groupes constitués comMe il suit : 20 30

4° 5° 6°

Groupe Nord-Ouest (Westphalie et Prusse rhénane); Id. Sud-Ouest (Bassin de la Sarre et Lorraine); (Bavière, Wurtemberg, Luxembourg, Id. Sud liesse, Nassau, Alsace); (Saxe, Brandebourg, Hanovre); Id. Nord (Saxe, Thuringe); Id. Central (Silésie). Id. Est

On remarquera en passant que la composition de ces groupes est assez arbitraire. On peut s'étonner de voir le Luxembourg figurer dans le groupe sud, alors que la Lorraine est comprise dans le groupe sud-ouest. On peut

aussi rappeler que le Luxembourg ne saurait figurer dans une statistique de l'empire allemand qu'en invoquant ces conventions commerciales (Zollverein) dont l'Allemagne a toujours su tirer grand parti, et qui ont été les avant-coureurs d'annexions territoriales consacrant ses ambitions d'une manière définitive. Quoi qu'il en soit, on peut admettre que les groupes 1, 2 et 3 forment le territoire que nous envisageons en ce

moment. Il n'y aurait à en exclure que la Bavière, le

Wurtemberg et la Hesse, dont la production, peu considérable, ne saurait modifier les conclusions qu'on pourra tirer de cette étude. La production totale de la fonte y a été, en 1891, de 3.788.924 tonnes, celle de l'Allemagne entière s'élevant à 4.452.019 tonnes. Le territoire exploitant principalement la formation oolithique, à laquelle nous puisons aussi, a donc produit l'année dernière plus des quatre cinquièmes de ce qu'a donné l'empire allemand tout entier.

Réparti maintenant suivant les quatre qualités fonte, ce tonnage se décompose comme il suit :

de

DANS LE LUXEMBOURG ET LES PROVINCES DU RHIN.

Fonte de puddlage et miroitante Fonte Bessemer Fonte Thomas Fonte de moulage et de première fusion.

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4.436.034 tonnes. 376.370 1 431 360 545.160

3.788.924 tonnes.

On sera frappé, en examinant ces chiffres, du développement considérable qu'a pris la fabrication de la fonte Thomas ; elle est près de cinq fois plus considérable que celle de l'ancienne fonte Bessemer acide ; il peut donc être intéressant d'examiner, pour finir, quelle est aujourd'hui la formule de cette fonte en Allemagne et dans quelles conditions on l'obtient le plus ordinairement au haut fourneau. Pour bien poser le problème, il mporte de rappeler

qu'en Allemagne comme en France l'affinage au- convertisseur Thomas se pratique encore aujourd'hui de deux manières. Dans le premier cas; la fonte est prise directement au haut fourneau pour être traitée en première fusion; dans le second, cette fonte est refondue au cubilot avant d'être chargée dans la cornue. Une des plus grandes aciéries allemandes, celle de Rothe-Erde, près d'Aix-la-Chapelle, emploie exclusivement la seconde méthode; la refonte s'y fait, il est vrai, dans des cubilots mesurant 3 mètres de diamètre, 7 mètres de hauteur, soufflés par six tuyères et pouvant livrer 10 tonnes de fonte liquide en une demi-heure environ. Par leurs dimensions, ces appareils se rapprochent donc bien plutôt des anciens petits hauts fourneaux au bois que des cubilots de fonderie ordinaire, et on conçoit que la seconde fusion puisse y être faite très économiquement. Cette manière de faire a, en outre, l'avantage incontestable de permettre le traitement de fontes dont la régularité de composition a pu être reconnue par des analyses aussi nombreuses qu'on l'a jugé nécessaire, et de mettre le travail du convertisseur, toujours si difficile à régler quoi qu'on Tome II, 1892.