Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 282]

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DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU

plus en plus à compter, dans certains bassins, avec les

dégagements instantanés, à mesure que les travaux iront en s'approfondissant. Tandis qu'en Belgique on a déjà eu de nombreux dégagements instantanés de grisou, et que l'on y a pu acquérir une certaine expérience à ce sujet, les exploitations françaises en avaient été complètement préservées jusqu'à une époque relativement récente. Les premiers dégagements instantanés de grisou, en même temps que des dégagements instantanés d'acide carbonique, ont été signalés, à notre connaissance, à la mine de la Combelle g

il

appartenant au bassin de Brassac. Deux notes sur ces dégagements ont été insérées aux Comptes rendus de l'Industrie minérale de 1887, pages 243 et 264. Il résulte de ces notes que les premiers dégagements instantanés auraient été observés en 1871-1872. D'un autre côté, les dégagements de grisou dont on y parle paraissent peu importants par le volume comparativement à ceux qui se sont produits depuis quelque temps à Bessèges ; la mine de la Combelle a, d'ailleurs, été arrêtée en 1888. Situation des travaux à dégagements instantanés. Les dégagements instantanés se sont produits à Bessèges dans deux régions parfaitement distinctes. La mine même de Bessèges exploite un faisceau de couches qui se trouve au-dessus de l'horizon de Sans-nom, défini par M. Grand'Eury (*), et en dessous de l'étage sté-

rile. Ce faisceau se divise en Supérieur avec les couches Saint-André, Sainte-Yllide, SaintFrançois, 11, 12, 13, 14.

Moyen avec les couches Saint-Félix, Sainte -Barbe, SaintAuguste, Saint-Émile. Inférieur avec les couches Rochebrune, Saint-Charles, SaintDenis.

(*) Grand'Eury, Géologie et paléontologie du bassin houiller du Gard.

AUX MINES DE BESSEGES.

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Ces couches- se présentent d'abord en plateure en ve-

nant de l'ouest, puis la plupart se relèvent vers l'est en dressant, contre une faille inverse importante, et quelques-unes ont été retrouvées au delà de cette faille inverse (elles sont désignées sous le nom de Couches Ter), dans la partie comprise entre cette faille et celle dite de Robiae qui abaisse considérablement tout le faisceau. La nature des couches varie avec la profondeur ; il y a tendance générale à .1a diminution des matières volatiles, à mesure que la profondeur augmente. Ainsi telle couche qui, dans les parties supérieures de la montagne de Bessèges, avait une teneur en matières volatiles de 27 à 28 p. 100 n'a plus, à 400 mètres de profondeur, que 22 à 23 p. 100.

Les dégagements se sont produits tant dans la plateure que dans les couches ter; dans le dressant il n'y a que peu de travaux à la profondeur où les dégagements ont eu lieu. Cette profondeur a été de 350 mètres au minimum au-dessous de la surface du sol. La seconde partie des travaux où se sont produits des

dégagements instantanés est le grand travers-bancs dit de Créai qui, partant du puits de Brissac, recoupe les couches du faisceau de Bessèges et, après la grande faille n° 2 du puits de Robiac, traverse une partie importante de l'étage stérile pour rencontrer enfin quelques-unes des couches de l'étage houiller situé au-dessus. Ce grand travail entrepris par la Compagnie de Bessèges a actuellement 3.020 mètres de longueur depuis le puits de Brissac.

Sur la traversée de l'étage stérile qui a été de 1.150 mètres environ horizontalement, ce qui correspond à environ 400 mètres de puissance, on a rencontré des terrains assez réglés avec une pente générale à gauche variant de 20 à 40 degrés. Dans la partie de l'étage houiller recoupée au-dessus