Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 132]

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NOTE SUR LES RÉSULTATS DES TRAVAUX

longées ; aussi cette influence est-elle seulement indi-

quée par la Commission sans en préciser les limites. Les mémoires publiés ne permettent pas de savoir si l'on a fait des déterminations comparatives de teneurs en

grisou avec les lampes et par analyses chimiques. Le nombre considérable d'analyses chimiques de retour d'air grisouteux exécutées par les sous-commissions, a dû cependant permettre de faire très fréquemment ce contrôle : c'est probablement d'après cela que l'approximation des teneurs données par les auréoles entre zéro et 6 p. 100 a été fixée par la commission à 1/2 p. 100, car d'après les diagrammes des auréoles, au moins par les faibles teneurs estimées avec la lampe Pieler le degré d'exactitude serait notablement plus grand. Le type de la lampe Pieler adopté par la Commission paraît d'un maniement assez difficile et qui même n'est pas exempt de danger ; la cuirasse n'ayant pas de fenêtre, doit être entièrement soulevée pour permettre les observations. La lampe s'échauffant beaucoup déjà dans. 2 p. 100 de grisou, cette manoeuvre ne doit pas être très commode dans une pareille teneur, et de plus, si la teneur. en gaz augmente brusquement (cas qui s'est présenté

même dans des retours d'air à grand débit) la lampe pourra laisser passer l'explosion. C'est avec raison que. la commission supprime la fenêtre qui est une cause. sérieuse .de dangers, mais alors il faudrait la remplacer par une lame de mica pour observer les auréoles sans. souleverla cuirasse. IV. EXPÉRIENCES SUR LES EXPLOSIFS.

Les expériences de la Commission autrichienne sur les

explosifs ont porté principalement sur le danger des coups de mines en présence des poussières. Les recherches poursuivies à Polnisch Ostrau et à Se-

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gengottes sur l'inflammation des poussières de charbon

avec ou sans addition de grisou, au moyen de divers explosifs, ont montré que le danger des poussières est, encore plus grand qu'on ne l'admettait généralement. Les expériences ont été faites dans des chambres d'ex-plosion en maçonnerie établies au fond de galeries de' 50 mètres de profondeur. Les chambres d'explosion, de 3',00 de capacité à Segengottes et 18'13,24 à Polnisch Ostrau (cette dernière pouvant être divisée en deux compartiments de 7'3,42 et 10'113,82) étaient fermées avec des.

cadres en papier avant d'introduire les poussières et de faire le mélange de grisou brassé avec un agitateur à, ailettes. L'effet produit sur le mélange par l'explosion de cartouches placées à l'air libre ou dans des canons d'in-j clinaisons variées était apprécié soit par des témoins en bois, facilement combustibles, soit par des fenêtres latéraies.

On a vainement tenté de déterminer a priori le danger de chaque sorte de poussières d'après leur composition. chimique et leurs propriétés physiques. Les nombreux: essais de classification tentés à cet égard par la sous-commission d'Ostrau n'ont abouti à aucun résultat précis._ Tout ce que l'on peut déduire des expériences, c'est que la sensibilité des poussières augmente en général avec la teneur en hydrocarbures facilement inflammables (notam,

ment avec la quantité d'éthane que dégage le charbon, chauffé à 100 degrés), et avec leur sécheresse ; ce sont: les poussières les plus sèches qui ont donné les flammes les plus longues. Les expériences ont montré que la plupart des poussières sont souvent enflammées par une cartouche de' dynamite de 100 grammes placée à l'air libre ou avec

bourrage de poussière, même sans addition de grisou ; elles le sont à coup sûr par une charge de 300 grammes placée dans les mêmes conditions. Une cartouche de dy-