Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 77]

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PROGRÈS DE LA MÉTALLURGIE DU NICKEL.

PROGRÈS DE LA MÉTALLURGIE DU NICKEL.

mêmes grains, roulés et arrondis, auxquels les mineurs donnent le nom de « chrome d'alluvion, » bien qu'en réalité ce ne soit pas une alluvion dans le sens ordinaire

rouges. C'est un dépôt qui affecte la forme pélagienne et son origine est nettement hydro-thermale. Le cobalt se

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du mot : c'est un enrichissement, une alluvion ther-

male, de dimensions limitées. A la mine Gasconne, les

serpentines sont très chromifères ; il y a même de vrais filons de fer chromé exploités au sein de la roche dure, et comme on extrait aussi du même chantier du chrome d'alluvion, on voit nettement, au contact de l'argile rouge, le filon de fer chromé subitement interrompu et ses débris stratifiés dans l'argile à quelques mètres au-dessous

(fig.

2). LÉGENDE Pilon ien

a En= Minerai de chrome alluvionnaire id «Exploitation de manganèse cobaltifere A

Vasque d'argile rouge

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trouve dans ces minerais à l'état d'oxyde hydraté, sans aucune trace de soufre ou d'arsenic. La teneur moyenne du minerai ramassé, soit à la surface, soit dans des chantiers à ciel ouvert, atteint à peine 2,5 à 3 p. 100 de cobalt métallique. Le chrome, 'au contraire, préexiste dans les serpentines. L'arrivée des eaux thermales et la décomposition des serpentines qui en a été la conséquence, ont produit des couches de fer chromé détritique dans les vasques. Il y a eu là une simple action mécanique. Origine hydro-therniale des gisements de nickel. - Le nickel dépend d'un ordre de phénomènes ultérieurs. Après l'arrivée des eaux cobaltifères et la production des vas-

ques d'argile, le retrait de ces argiles a produit sur les faces restées intactes de la serpentine des fissures et des éboulements dirigés suivant les clivages naturels de la roche., C'est alors que, sur certains points, ou plutôt sur certaines lignes aujourd'hui bien déterminées, sont arrivées les eaux nickelifères qui, ne pouvant pénétrer la masse imperméable des argiles et trouvant une issue na-

La même coupe explique comment il se fait qu'une exploitation de cobalt peut être subitement arrêtée par la disparition complète, en tous sens, de la couche miné-

ralisée. Ce sont des poches superficielles dépendant d'une vasque parfois assez éloignée qui ont fait croire que les gîtes de cobalt étaient discontinus, incertains, sans origine géologique connue, tandis que leur formation est, on le voit, très facile à expliquer. Ainsi, en résumé, le cobalt, toujours associé au manganèse, se rencontre exclusivement dans les argiles

turelle le long des parois des vasques, grâce au retrait de ces argiles, ont déposé le silicate hydraté magnésien en stockwerk dans ces fentes, formant parfois une sorte de ciment bréchiforme qui constitue le minerai de nickel. On trouve donc le minerai au toit et au mur des vasques, plus abondamment au toit qu'au mur, ce qui montre que

l'action mécanique de destruction des parois a été le principal facteur de l'enrichissement. Il n'y a pas de minerai de nickel au sein de l'argile ; le contact est absolument net. Lorsque les eaux nickelifères ont couru longtemps entre la paroi et l'argile, elles ont laissé de .belles plaques striées, moulées sur l'argile et sur les