Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 215]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

384

AVERTISSEUR DE GRISOU THOMAS SHAW.

existant au préalable dans le mélange, on a d=

ou avec R-=6 p. 100, b=4 p. 100, d=

AVERTISSEUR DE GRISOU THOMAS SHAW. u

9

2,08. b---,96

Nous ferons remarquer incidemment les services que rendrait dans l'industrie cet appareil appliqué au contrôle des gazogènes, c'est-à-dire employé pour l'essai rapide de gaz dont la composition réelle importe moins que le pouvoir calorifique. La métallurgie, la verrerie en particulier, qui emploient un grand nombre de gazogènes, n'ont

actuellement aucun moyen sérieux de se rendre compte de leur marche. Le dosage de l'acide carbonique avec l'analyseur n'offre pas le même caractère de nouveauté que les essais de grisou. Mais la disposition même de l'appareil rend très simple

un dosage trop souvent négligé faute de conséquences immédiates et apparentes ; dans une éprouvette (fig. 4) pleine d'eau de chaux on envoie par un tube effilé un volume connu d'acide carbonique. On constate la couleur

prise par l'eau de chaux de cet étalon. Au moyen du grand cylindre A, dont la course est graduée, on fait traverser une éprouvette d'eau de chaux semblable par une quantité de gaz à essayer telle que la même couleur se trouve exactement reproduite, on en conclut le volume d'acide carbonique contenu dans le volume de gaz expérimenté. RÉSULTATS PRATIQUES.

Les appareils avertisseurs de grisou fonctionnent à Connelsville, aux Morrell Mines, depuis mai 1889. Ces char-

bonnages sont des plus grisouteux ; ils présentent un développement d'environ 80 kilomètres de galeries et ont leurs travaux du fond les plus proches à 1.600 mètres

du bureau d'essai au jour. Des renseignements donnés

385

par le directeur de la compagnie, il ressort que l'appareil

avertisseur, par son exactitude et sa sensibilité, lui a permis de constater fréquemment la rapidité avec laquelle se produisent les variations dans l'état de l'atmosphère de la mine. Il a pu ainsi faire évacuer des points dangereux ou empêcher d'y pénétrer Mimédiatement

les équipes, sur essais faits avant la descente des ouvriers. Il apprécie en outre la propriété que possède l'appareil d'évacuer une proportion notable de gaz dangereux. C'est ainsi que le 15 février 1890, cinq minutes après avoir trouvé à l'appareil d'analyse 0,5 p. 100 0,0 C 02 le timbre de l'appareil avertisseur se C'EP mit à sonner d'une façon continue : une nouvelle analyse

faite aussitôt après montrait 16,1 p. 100 de grisou. Les mineurs immédiatement prévenus, malgré une distance de 1.600 mètres, évacuèrent aussitôt le chantier, et, en vingt

minutes, le ventilateur, secondé par l'aspiration directe de l'appareil, ramenait à 3 p. 100 la proportion de grisou.

Le fait s'est reproduit à de nombreuses reprises : une fois même, le directeur se trouva tout d'abord prévenu par la sonnerie de l'appareil de l'arrêt d'un ventilateur qui se trouvait dans un bâtiment voisin. Enfin l'année dernière, lors de l'accident survenu au milieu de juin aux charbonnages de Hill Farm, on voulut descendre à la recherche des 31 Victimes. Les ingénieurs du gouvernement, avant de laisser pénétrer dans les ga-

leries, voulurent en vérifier l'atmosphère et allèrent à 8 kilomètres de là, aux Morrell Mines, chercher l'appareil

d'analyse. En prélevant des essais par un trou de sonde ils constatèrent 97 p. 100 de grisou. Quelque temps après,

89 p. 100. Ils défendirent assitôt des tentatives de sauvetage aussi dangereuses qu'inutiles. L'appareil d'analyse permet, aux Morrell Mines, de tenir

régulièrement des registres d'analyse en C211' et C 02