Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 203]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ÉDOUARD pIIILLIPS. 361 360 NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ÉDOUARD PHILLIPS.

phique pour fixer très simplement toutes les circonstances de la distribution ; mais là il se rencontra avec Zeunec, qui était arrivé de son côté, et le premier, à ce ré-

sultat, ainsi que Phillips le déclare lui-même. De son côté, Zeuner donnait comme point de départ de ses propres recherches le premier mémoire de Phillips (*). Cette courtoisie et cette aménité devraient toujours régner entre les - savants qui s'occupent des mêmes qnestions, car

il est impossible que leurs travaux ne se touchent pas par quelques points, et que certaines découvertes ne soient pas pour ainsi dire simultanées : quelques concessions réciproques éviteraient ces discussions si pénibles qu'on a vues quelquefois naître entre hommes de grand

mérite, voués à la recherche de la vérité. Phillips a étudié aussi la coulisse retournée et indiqué les lois de son mouvement et ses principales propriétés (k*).

En 1855, paraît le troisième grand travail de Philipps consacré au calcul de la résistance des poutres droites,' telles que les ponts, les rails, etc., sous l'action d'une charge en mouvement (***). Il établit que le mouvementde

la charge change d'une manière très notable les conditions du problème de l'équilibre et de la forme de cette poutre à un instant quelconque. Deux chapitres différents traitent les deux cas principaux du problème : le premier relatif aux poutres encastrées par leurs deux extrémités

telles qu'un grand nombre de ponts, les rails, etc.; le deuxième se rapportant aux poutres reposant librement, à leurs deux bouts, sur des appuis. La charge est supposée concentrée en un point unique. Phillips développe avec un talent remarquable les calculs longs et compliqués auxquels il est conduit et arrive aux formules cherchées. Ces formules se simplifient

dans l'application, parce que l'on peut négliger l'effet des réactions déterminées par l'inertie de la poutre. Le plus fort allongement se produit au moment où la charge

passe au milieu de la longueur. Par exemple, sur un certain rail posé sur deux appuis, l'allongement statique

est augmenté d'un tiers sous l'action d'une charge de

6.000 kilogrammes animée d'une vitesse de 20 mètres. Quand ce même rail est encastré, il faut une vitesse de 30 mètres par seconde pour produire le même surcroît de fatigue.

Dans les ponts, on voit dans les deux cas que l'accroissement de l'allongement maximum, comparé à cet allongement et dû au mouvement, est généralement assez faible pour pouvoir être négligé. C'est ce que l'expérience confirme. Le rapport de cet accroissement est, toutes choses égales d'ailleurs, proportionnel à la charge, à l'écartement des points d'appui et au carré de la vitesse, et en raison inverse du moment d'élasticité. Ces résultats sont d'accord avec ce que l'expérience avait fait soupçonner quant à la part d'influence des divers éléments. Combes, dans son rapport sur ce travail, inséré dans les Comptes rendus (*), déclare que « le sujet traité par Phillips est d'une grande importance pour le calcul des dimensions des pièces qui entrent dans un grand nombre de constructions modernes. Les solutions qu'il a données rseocnte nouvelles et déduites d'une analyse élégante et corPhilipps a ajouté quelques indications complémentaires sur le même sujet dans les Comptes rendus de 1858 (**). Nous arrivons maintenant à l'une des parties capitales de Fceuvre de Philipps, donnée quelques années plus (*) 1856,1" sein., p. 325. sem., p. 30; 1864, 2. sem., p. 658; 1866, 2. sein., p. 9.15; 1867, 2` sem., p. 609 et 674. (0*)

(*) Voir Comptes rendus, 1860, 2. sem., p. 935. Cl Comptes rendus, 1857, 20 sem., p. 861. (***) Annales, 50 s., t. VII, p. 467.