Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 104]

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162 DANGERS DE L'EMPLOI DES BOULONS A CHARNIÈRE

en examinant la fig. 6, Pl. V, qui représente à la fois le joint légèrement serré, le joint serré avant les essais et le joint déformé par ces essais. Dans la première position, l'intervalle compris entre la bride en fonte et la circonférence extérieure du bord du couvercle était de 21 milli-

mètres; dans la troisième ,

il

s'est réduit à

Comme conséquence de cette déformation, le caoutchouc

s'est trouvé, à un moment donné, chassé de sa gorge vers le dehors, et on a pu, quand on a fait disparaître la pression, l'apercevoir par les ouvertures servant au pas:sage des boulons. L'intensité des effets observés par rapport à ce qu'ils étaient dans les premières expériences s'explique par la faible portée du joint, qui était réduite cette fois à l'étendue du contact du tore en caoutchouc, et par la nature même de cette substance. Pour empêcher le glissement du caoutchouc, il semblait indiqué de serrer préalablement les boulons jusqu'à faire appliquer la circonférence extérieure du couvercle sur la bride en fonte. Quand on procède de cette manière, les boulons s'inclinent fortement et semblent exposés à lais-

ser échapper la plaque, pour peu que leur devers augmente encore par suite d'une nouvelle déformation de la tôle sous l'influence de la pression hydraulique. Néanmoins, c'est ainsi que nous avons agi dans une troisième série d'expériences, en vue de laquelle le joint en caoutchouc a été serré à bloc, à l'aide d'une clef avec rallonge dont la longueur totale était de 1',10. La fig. 7, Pl. V, représente la coupe transversale du joint lors de ces essais. La pression a pu être élevée jusqu'à 6 kilogrammes Â. ce moment, le caoutchouc avait glissé sur tout le pourtour, nonobstant le contact extérieur du bord du couvercle avec la bride, et, en un point, le tore se trouvait complètement hors de sa gorge, dans la position indiquée par le trait ponctué.

POUR MAINTENIR LES

OBTURATEURS AMOVIBLES. 163

Les diagrammes (fig. 8, PL V) font connaître les déformations qui ont été mesurées. Au centre

bement a atteint 16",67 à la pression de 6 A", le bomkilogrammes et il est resté là 10",55 de déformation permanente. Aux points B" et C", situés de part et d'autre et à 0'1,47 du centre, la déformation a atteint respectivement 15 et 16'1'11,18 sous la tension de 6 kilogrammes, pour tomber à 9",55 et ,5",93 lorsqu'on a supprimé la pression intérieure. Le profil du couvercle s'est encore plus altéré que dans le cas précédent. Ce qu'il importe surtout de remarquer, c'est que les conditions dans lesquelles s'est faite la d'expériences ont été identiques à celles seconde série qui existaient lors de l'explosion du récipient Ferlat. Dans les deux 'cas, la pression a atteint et n'a pas dépassé 3 kilogrammes. Dans les deux cas aussi, la flèche de l'obturateur a été augmentée ; les mêmes causes ont déterminé des effets analogues. Or, il n'est pas douteux que, dans les essais hydrauliques, l'inclinaison du bord du couvercle et le déversement des boulons vers l'extérieur étaient de nature à rendre imminent l'échappement de l'obturateur; il n'y

a donc pas lieu de s'étonner que, la porte du récipient

dans des circonstances identiques,

Ferlat ait été arrachée et lancée vers l'avant. Les constatations que nous avons faites démontrent aussi de la façon la plus claire l'instabilité des joints obtenus au moyen de boulons à charnière, surtout lorsque la rigidité

des obturateurs laisse à désirer, c'est-à-dire par rapport à leur

lorsque leur épaisseur est insuffisante diamètre.

Il faut donc se garder, dans la pratique, de soumettre ces joints à des pressions

élevées, et il faut surtout aucune des formalités ni des mesures prescrites pour les récipients de vapeur par le titre V du décret du 30 avril 1880. En d'autres termes, il convient n'omettre