Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 102]

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158 DANGERS DE L'EMPLOI DES BOULONS A. CHARNIERE

négligeable, et que le système de fermeture n'était pas assez solide pour y résister. C'est donc à tort que les industriels considéraient la communication du récipient avec l'atmosphère comme étant de nature à exclure, dans tous les cas, toute pression effective nettement appréciable. L'élévation de pression qui a déterminé la projection de la porte peut, d'ailleurs, être attribuée soit à l'insuffisance de l'orifice d'échappement qui, dans la position ordinaire du robinet, n'avait qu'une section de 400 millimètres carrés tandis que le tuyau d'amenée de la vapeur en avait une de '706 millimètres carrés, soit encore à la fermeture complète et intempestive de ce robinet. Bien que l'enquête ait fait ressortir de fortes présomptions on faveur de cette seconde hypothèse, M. l'Ingénieur des mines Boëll ne se prononce ni pour l'une, ni pour l'autre, à cause du doute qui subsiste encore. Dans tous les cas, le peu de stabilité des attaches de la porte a sûrement contribué, dans une large mesure, à cette explosion. Ces exemples si divers font déjà ressortir le danger de l'emploi des boulons à charnière dans des circonstances déterminées. Nous allons maintenant le faire apparaître d'une manière encore plus frappante en donnant un récit

détaillé de nos expériences. L'appareil dont nous nous sommes servis a été établi en prenant pour modèle le récipient de M. Ferlat, qui a donné

lieu à l'accident du 4 octobre 1888. Son couvercle avait absolument la même forme et les mêmes dimensions que

la porte de ce récipient, savoir Diamètre de la partie emboutie Flèche d'emboutissage Diamètre extérieur Largeur de la partie plane et de la rondelle placée audessus

1.,41 om,12

1.,67 o.,13

POUR MAINTENIR LES OBTURATEURS

AMOVIBLES. 159 Diamètre de la circonférence correspondant aux axes

des boulons de serrage Épaisseur de la tôle

de la rondelle Profondeur des encoches Largeur des encoches.

jm,60 10m-

I 7-" Om,09 Om,05

Ce couvercle était placé sur une bride annulaire venue de fonte avec un fond de même métal, renforcé par des nervures rayonnantes, le tout représenté par les fig. 1 et 2, Pl. Y. Le couvercle et le fond emprisonnaient une capacité peu volumineuse de 135 de diamètre intérieur, que l'on pouvait mettre en pression au moyen d'une pompe hydraulique. La bride présentait des échancrures sur lesquelles se superposaient les encoches du couvercle. Pour le serrage du joint, on se servait de I& boulons de 35 millimètres de diamètre, adaptés à charnière au-dessous de la bride sur le pourtour de la pièce en fonte ; les écrous de ces boulons étaient du type ordinaire et portaient sur des rondelles en fer interposées entre eux et le bord plat du couvercle. La déformation

par bombement du diaphragme pouvait être mesurée facilement grâce à une armature en fer disposée

au-dessus de lui dans l'un de ses plans dia-

métraux; cette armature était constituée par une bande métallique de 12 millimètres d'épaisseur fixée invariablement au corps de l'appareil, et qui se développait au-dessus de l'obturateur suivant un profil curviligne à peu près parallèle à sa section transversale. Trois pointeaux

porarmature descendaient normalement sur le couvercle , l'un à son centre , les deux autres en des Points symétriquement placés par rapport à lui. Ces Pointeaux étaient filetés et mobiles dans des écrous fixés à l'armature. Des verniers permettaient de mesurer leur déplacement par fractions de millimètre. Avant de procéder aux opérations, on avait soin d'é-. tés par cette