Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 74]

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LES MINES D'OR DU TRANSVAAL.

LES MINES D'OR DU TRANSVAAL.

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En 1873 seulement, d'assez forts lingots commencèrent à être rapportés du district de Lydenburg et des mineurs australiens et californiens vinrent s'y établir. Les années

LES MINES D'OR DU TRANSVAAL Par M. DE LAUNAY, Ingénieur des mines, Professeur à l'École supérieure des mines.

La République du Transvaal est devenue, depuis 1886,

un des centres importants de production de l'or dans le monde. Il nous a semblé qu'il pouvait y avoir quelque intérêt à résumer ici ce qu'on connaît actuellement de ces mines déjà fameuses, en utilisant d'une part un rapport récent, adressé à M. le Ministre des affaires étrangères par M. AUBERT, vice-consul de France à Pretoria et contenant des renseignements économiques très complets, d'autre part les divers travaux géologiques publiés à l'étranger (*). A. HISTORIQUE.

Depuis deux siècles, on savait que les indigènes de l'Afrique méridionale offraient de l'or en échange de toutes sortes de marchandises ; cependant l'origine du métal précieux restait à peu près inconnue quand, en 1864, Cari Mausch signala, le premier, les gisements

d'or du Matabeland et, en 1868, ceux du district

de

Lydenburg. (*) Un ouvrage paru en 1890, Les Mines d'or de l'Afrique du Sud, par Henri Dupont, contient, quoiqu'écrit à un point de vue spécialement financier, des renseignements statistiques intéressants que nous avons également mis à profit.

suivantes, on fit quelques travaux sur des alluvions de rivières au pied des montagnes du Drakensberg. C'est Vers ce moment, en 1877, que les Anglais, tentant de recommencer à Pretoria ce qu'ils avaient exécuté avec succès à Kimberley, en 1871, au moment de la découverte des mines de diamants, essayèrent de s'annexer le Transvaal. On sait comment, vaincus par les indigènes révoltés, ils durent, en 1881, après la bataille d'A.madjouba, reconnaître pour la seconde fois l'indépendance de la République Sud-africaine. Les explorations qui avaient été interrompues pendant cette période de trouble reprirent alors. En 1884, M. D. Moodie ouvrit une exploitation dans le district de de Kaap (à l'Est de Lydenburg) à la mine de Sheba. En 1886, enfin, on découvrit par hasard l'immense gîte du Witwatersrand (à 40 milles

au Sud de Pretoria) qui a produit l'an dernier pour 19 millions d'or.

Aujourd'hui les exploitations portent principalement sur les districts du Witwatersrand au Sud de Pretoria, et de Klerksdorp un peu plus à l'Ouest, de de Kaap, Lydenburg et Komati à l'Est, de Malmani au Sud-Ouest et, en moindre quantité, sur ceux de Zoutpansberg, Watersberg et Rustenbourg. Le Transvaal comprend officiellement dix zones aurifères proclamées ou go/c/fie/ds: celles de de Kaap, Komati, Witwatersrand, Krugersdorp, Roodepoort, Schoonspruit (Klerksdorp), Rooderand, Malmani, Marabastadt et Houtboschberg. Il existe en outre quelques mines beaucoup plus au Nord, à Tati, dans le Matabeland (région que l'Angleterre a réclamée récemment au Portugal); du même côté, on annonçait dernièrement l'existence de gisements merveilleux dans le Mashonaland (entre le Niger et le Zambèse). Enfin, le Swazieland corn-