Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 327]

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SUR LES EXPLOSIFS DE SÛRETÉ.

ESSAIS FAITS AUX MINES DE LIÉVIN.

à Pellet utile de l'explosif. Il ne sera pas remplacé, sans désavantage notable, par les explosifs de sûreté, même par le plus fort d'entre eux, la grisoutine-gomme G. Il est à désirer que cet explosif soit compris dans ceux, visés par l'article 7, qui pourront être autorisés par arrêté préfectoral, et que cette autorisation soit accordée sans trop de difficultés, pour les travaux spéciaux. On sait que le danger de la dynamite-gomme est beaucoup atténué par un bourrage énergique. En ce qui concerne le bourrage, les prescriptions du

règlement seront faciles à observer dans les travaux courants.

Dans les travaux au rocher, il pourra se présenter quelques difficultés dans les cas de mines fortement chargées. Pour les surmonter, on augmentera soit la profondeur du trou, soit son diamètre, et, si l'on ne veut pas modifier les méthodes de travail, on aura recours l'autorisation préfectorale visée par le deuxième paragraphe de l'article 7. Quelle que soit d'ailleurs la hauteur du trou disponible au-dessus de l'explosif, il faut toujours bourrer jusqu'à l'orifice ; c'est une recommandation qu'il est bon de faire à tous les hommes préposés au tirage des mines. En ce qui concerne le choix à faire parmi les explosifs de sûreté, il n'y a qu'à s'en rapporter au règlement administratif. Il défend l'emploi des explosifs à haute température de détonation, c'est-à-dire ceux dont la température dépasse 1.900 degrés (dynamite ordinaire, dynamite gomme, etc.).

Les explosifs autorisés, dits .explosifs de sûreté, sont divisés en deux classes 1° Les explosifs dont la température de détonation ne dépasse pas 1.900 degrés, défendus pour les travaux en couche, autorisés pour les mines au rocher (explosif 11

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le p. 100 de binitrobenzine, grisoutine F, grisoutine G); on peut les appeler explosifs à moyenne température de détonation.

20 Les explosifs dont la température de détonation ne dépasse pas 1.500 degrés et qui sont autorisés pour les travaux en couche (explosif à 9,5 p. 100 de coton octonitrique,

grisoutine B, grisoutine M); on peut les ap-

peler explosifs à basse température de détonation. Parmi les explosifs à moyenne température de détonation, celui à la binitrobenzine n'est pas fabriqué couramment.

Les grisoutines F et G sont d'un usage très pratique ; la seconde est la plus énergique et aussi la moins sûre. Parmi les explosifs à basse température de détonation, on prendra soit les grisoutines B, M, soit l'explosif à 9,5 p. 100 de coton octonitrique. L'explosif au coton octo-

nitrique a un inconvénient, sa faible densité. Il est livré en cartouches de 32 millimètres de diamètre ; ce diamètre

est un peu grand, car certaines compagnies, pour diminuer le travail de perforation, ont adopté des fleurets ayant 28 à 30 millimètres de largeur au diamant; l'explosif au coton ne peut alors être employé.

Les grisoutines B, M sont livrées en cartouches de 26 millimètres de diamètre. Leur emploi est commode et

elles ne donnent que rarement des détonations incomplètes, à la condition d'employer des amorces à 2 grammes de fulminate.

Au point de vue de la sécurité, ces deux explosifs se valent. Dans les expériences sans bourrage, la grisoufine B a

eu l'avantage sur la grisoutirte M. Dans les

essais avec surcharge de sable, le résultat a été inverse. Des

contradictions de cette nature ont été remarquées

avec tous les explosifs de sûreté ; elles ne peuvent s'ex-

pliquer que par un défaut de fabrication, un mélange irrégulier des substances qui forment l'explosif..