Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 315]

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ESSAIS FAITS AUX MINES DE LIÉVIN

SUR LES EXPLOSIFS DE SÛRETÉ.

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depuis leur apparition et on a reconnu qu'ils remplacent

NOTE

RELATIVE A DES ESSAIS FAITS AUX MINES DE'LIEVIN sua

avec avantage

la poudre noire, qu'ils sont peu coûteux

et suffisamment énergiques.

Les documents publiés par la Commission fournissent d'abondants renseignements sur ces diverses substances ; mais il sera toujours utile que l'exploitant ait sous la main an appareil simple qui lui permette de juger du degré de

LES EXPLOSIFS DE SURETÉ

sécurité des explosifs nouveaux qu'on lui présente, ou de vérifier si les explosifs en usage offrent bien la sécurité

Par M. A. SIMON, Ingénieur principal aux mines de Liévin.

Les remarquables travaux de la Commission française ont fixé la théorie des substances explosives employées dans les mines à grisou (*). Ils ont eu pour conséquence de fournir aux exploitants une série d'explosifs de sûreté, d'un usage pratique, économique, et qui ont contribué à augmenter, dans une large mesure, la sécurité dans les

travaux souterrains. Après les belles études de la Commission, il restait à la pratique à se prononcer sur la valeur relative de ces explosifs. Il était nécessaire de les essayer dans les circonstances les plus variées, soit au point de vue de leur emploi au fond de la mine, soit au point de vue de la sécurité qu'ils présentent clans les mélanges explosifs. On sait qu'à Anzin, l'usage courant de ces explosifs a donné d'excellents résultats (1. A Liévin, on les emploie Voir Annales des mines, 80 série, t. XIV, p. 197, le rapport publié par M. l'Inspecteur général Mallard, au nom de la Commission des substances explosives. Voir aussi un Rapport résumé présenté par le même auteur au Congrès des mines ,en 1889. Industrie minérale. (**) Voir Comptes rendus de l'Industrie minérale, 1890, p.1061 et Annales des mines, 4e livraison, 4889, p. 15.

qu'on doit en attendre. C'est ce que la Société de Liévin apensé.M. Viala, son directeur, nous a chargé d'installer un appareil répondant à ce but, et de conduire une série d'expériences dont nous allons donner les résultats. Ces essais ont pour base les principes que la Commission a posés, et qui sont bien connus maintenant. Nous les résumerons rapidement.

MM. Mallard et Le Chatelier, dans leurs recherches sur la combustion des gaz, ont établi que la température

d'inflammation des mélanges d'air et de grisou est de 650 degrés, mais que ces mélanges présentent un retard à l'inflammation d'autant plus important que la température de la source calorifique est plus voisine de 650 de-

grés. Grâce à ce retard, il pourra se produire, dans un milieu inflammable à 650 degrés, des gaz dont la température est beaucoup plus élevée, sans qu'il y ait inflammation.

La Commission a montré que les explosifs dont la tem-

pérature de détonation est supérieure à 2.200 degrés allument le grisou, que, pour qu'un explosif puisse être de sûreté, il est nécessaire que sa température de détonation soit inférieure à ce chiffre. Cette condition n'est pas suffisante, et la sécurité sera d'autant plus grande que la température sera plus basse. Mais les explosifs dont la température de détonation est très basse détonent incomplètement.