Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 312]

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574 NOTES SUR L'INDUSTRIE DE L'OR ET DU PLATINE

stériles se composent à la basse de sables et d'argiles et vers le haut d'une couche tourbeuse qui donne dans le placer d'amont une épaisseur de 0m,70 de tourbe utilisable.

Les alluvions aurifères reposent directement sur les schistes anciens pyriteux qui ont une puissance de 1m,50

à 2 mètres. L'extraction se fait à ciel ouvert par gradins droits; on transporte les minerais aux lavoirs sur un chemin de fer Decauville. Chacune des deux exploitations occupe environ trentedeux chevaux et cent ouvriers. Les appareils de lavage employés sur les deux placers ne diffèrent que par le débourbeur.

Dans l'une des installations, les minerais sont versés à l'ouverture d'un grand trommel de 5 mètres de long, percé de trous de 5mm,8 de diamètre. Les gros tombent'd l'extrémité opposée du trommel et sont enlevés par des femmes, qui les jettent par une trappe dans des wagonnets. Quelquefois des fragments de quartz, portant de l'or visible, passent avec les gros ; les femmes sont chargées d'y veiller ; elles reçoivent en plus de leur salaire journa-

lier de Of,70 une prime de O,55 pour 1 gramme d'or, qu'elles recueillent ainsi La lavée qui traverse les trous du trommel court ensuite sur un sluice de 5'11,60 de large sur 10'11,65 de long. Des tasseaux transversaux créent des ressauts au courant tous les 0m,25

Les eaux sont remontées par une grande vis d'Archimède du pied de ce premier sluice au sommet d'un second sluice de 15 mètres de long dont la direction est perpendiculaire sur celle du premier. Le fond de ce sluice est garni de drap, puis de mottes de gazon qui retiennent

les dernières traces d'or. La pente des sluices est d'un cinquième.

DANS L'OURAL.

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Par journée de douze heures, on passe 560 à 640 tonnes

d'alluvions aurifères. Il reste sur les sluices 3T,200 de sables riches. On amalgame l'or qu'ils contiennent stir une petite table dormante placée à côté du trommel. L'amalgamation est faite deux fois par jour, à midi et à six heures du soir, pour les sables qui sont restés sur le

premier sluice. On ne relave sur la table dormante qu'une seule fois par jour les draps et les gazons du second sluice.

L'almagame est distillé dans un appareil très simple, composé d'un récipient en fonte surmonté d'un tuyau recourbé, plongeant dans l'eau.

Les wagonnets, chargés d'alluvions aurifères, sont conduits par des chevaux sur le Decauville depuis les chantiers d'extraction jusqu'au pied d'un plan incliné, par lequel ils sont amenés au sommet de l'appareil et culbutés dans le trommel débourbeur. La force motrice nécessaire au plan incliné et au trommel est fournie par l'eau du canal de dérivation, actionnant une turbine de trente chevaux. On compte pour le trommel une dépense de un cheval de force motrice pour 194 mètres cubes d'alluvions qui passent. La dépense d'eau est estimée à 2331j`,50 pour 1.000 mètres cubes de minerais.

Les alluvions du placer d'amont sont argileux, le trommel ne suffirait pas comme débourbeur. On emploie une grande cuve de 4 mètres de diamètre environ et Im,50 de profondeur.

A. l'intérieur de la cuve tournent autour d'un axe vertical des bois horizontaux portant des tiges en fer. Le fond est constitué par une tôle percée de trous. Les matières

versées dans la cuve sont coupées et débourbées par les tiges en fer ; une trappe que l'on peut ouvrir à volonté

Permet la sortie des cailloux. A. la suite du débourbeur, les eaux passent sur deux sluices reliés par une vis d'Ar-