Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 289]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

556

ACCIDENT DE LA MINE DE MAURICEWOOD.

toute couche doit être munie. Vainement les représentants des ouvriers ont-ils fait observer qu'au-dessous du niveau de 154 il n'y avait qu'un seul puits incliné pour desservir l'ensemble des travaux, qui constituait toute l'exploitation au-dessous dudit niveau. La Commission leur a répondu qu'un plan incliné (an incline) n'était pas un puits (a shaft); que la couche exploitée, la great sem

avait indubitablement ses deux puits

TRAVAIL DANS LES HOUILLÈRES PRUSSIENNES. 557

LES

CONDITIONS DU TRAVAIL ET LA GRÈVE DE 1889 DANS LES HOUILLÈRES PRUSSIENNES

(shafts) dans les

puits Mauricewood et Greenlaw. Que la Commission ait pour elle la lettre de la loi, on doit le croire puisqu'elle le dit ; mais il est vraisemblable qu'en France du moins, l'exploitation de Mauricewood aurait été réputée présen-

ter, au point de vue technique, sinon légal, les caractères les plus indubitables d'une exploitation à puits unique, et l'on pourrait ajouter, d'une exploitation puits unique mal agencée dans son ensemble. On avait également reproché aux exploitants, dans l'enquête, de n'avoir pas donné suite au projet qu'ils avaient eu de mettre en communication, dans la couche,

au niveau de 372, comme ils l'avaient fait au niveau de 266, les deux puits Mauricewood et Greenlaw; l'un de

ces puits eût servi exclusivement à l'entrée de l'air et l'autre à la sortie. La Commission n'a pas retenu non plus cette critique. Elle a fait observer que, dans certaines

circonstances, qu'elle n'a du reste pas indiquées, cette jonction aurait pu avoir des inconvénients au lieu d'avoir des avantages ; que d'ailleurs « il était clairement établi que toutes les considérations commerciales étaient contre ce projet » (*). (*) « IL was clearly proved that ail commercial considerations were against the project. »

Par M. O. KELLER, Ingénieur en chef des mines.

La grève qui s'est déclarée en mai 1889 dans les houillères prussiennes, principalement en Westphalie, mérite un examen circonstancié. Elle a l'importance d'un

fait historique, parce qu'elle a motivé les rescrits de l'empereur Guillaume II, où les questions sociales les plus difficiles à résoudre ont été vainement agitées, mais

qui ont abouti à la Conférence de Berlin, événement d'une haute portée dont l'avenir seul fera connaître les conséquences.

Dans les réunions de mineurs qui ont eu lieu pendant cette grève, le programme des huit heures de travail a été nettement proposé. La Conférence internationale,

qui s'est tenue en juillet 1889, à Paris, l'a adopté, en l'étendant inconsidérément h, l'industrie tout entière. Récemment au Congrès des mineurs de différents pays accourus en grand nombre à Jolimont, en Belgique, la limitation du travail à huit heures par jour a de nouveau été réclamée, et une agitation a été créée en faveur d'une nouvelle grève, universelle, dans le cas où les mineurs

n'obtiendraient pas gain de cause dans un délai peu éloigné.