Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 198]

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ÉTUDE SUR LA LEVERRIERITE.

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caractères les plus constants, ils apparaissent comme formés d'articles se manifestant par des contractions distance régulière, qui leur donnent une ressemblance extérieure vague avec les bras de certains crinoïdes. La faible adhérence des articles en facilite la désagrégation. La matière des débris désunis est homogène comme

celle de certains coraux, sans cloisons ni canaux internes.

Cette matière d'aspect cireux est extrêmement tendre, se réduisant en farine sous la pression de l'ongle.

Elle est légèrement translucide. Sa cassure est irrégulière.

Elle est très 'résistante au feu et aux acides. Sous la flamme du chalumeau elle conserve sa forme, mais perd sa transparence et les articles se disjoignent. Son analyse chimique révèle une composition qui n'est pas sans analogie avec celle des hydro-silicates d'alumine cristallins. Mais les débris en question ne sont pas des minéraux : ils n'en ont ni la rigidité, ni les modifications et ne sont pas groupés comme eux. Tout au contraire, leur forme est essentiellement organique Dans le courant de l'année 1887, M. Grand'Eury, qui avait toujours conservé quelques doutes au sujet de la conclusion précédente, appela notre attention sur l'étude

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Comme nous achevions la détermination de cette substance, M. Stanislas Meunier, que M. Grand'Eury avait également consulté sur le même objet, présenta à l'Académie des sciences, le 4 mars 1889, une note (*) sur les roches houillères à Bacillarites. Dans cette note, M. Stanislas Meunier déclare se

rallier à l'hypothèse de MM

Stur, Grand'Eury et

Favarcq. Il considère les Bacillarites comme de véri-

tables fossiles transformés en une espèce de pholérite. 11 dit avoir constaté, en taillant des lames minces, que les Bacillarites sont tout à fait transparents et que la pholérite dont ils sont formés est en fibres convergeant toutes vers l'axe. Il distingue enfin deux variétés : le .Bacillarites Favarcquii cylindrique et vermiculé ; le Bacillarites Grand'Euryi anguleux et présentant à la fois des stries longitudinales et des joints transverses. M. Stanislas Meunier paraît avoir été induit en erreur par certaines apparences d'organisation que présentent très fréquemment les cristaux de leverrierite. Quelquesuns montrent un filet cylindrique disposé suivant l'axe et rempli d'une substance qui n'a pas la même orien-

tation optique que le reste du prisme. Dans d'autres, deux lamelles contiguës, faiblement écartées, laissent entre elles un vide où l'on voit un autre minéral plus ou

des roches à Bacillarites. Les recherches microgra-

moins biréfringent. Enfin, certains prismes semblent

phiques les plus élémentaires nous conduisirent aussitôt à une tout autre conclusion. Chaque Bacillarites devenait un individu cristallin parfaitement défini, et tous ces individus cristallins appartenaient à une seule et même

de ces macles et nous en donnerons de nombreux

substance douée de propriétés cristallographiques remarquablement constantes. L'hypothèse de l'origine organique tombait donc d'elle-même et il ne restait plus qu'a définir la substance minérale dont les prismes sont

enveloppés d'une sorte de cuticule. Le premier phénomène résulte simplement de macles longitudinales. Nous démontrerons plus loin l'existence exemples.

Les intervalles entre deux plans de clivage sont le plus souvent remplis par l'argile amorphe qui constitue la gangue de la leverrierite. Parfois, il s'y est développé

formés. (*) Comptes rendus de l'Ac. des sciences, t. CVIII, p. 468. Tome XVII. 1890.

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