Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 22]

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NOTE SUR LES RONDELLES BELLEVILLE.

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Ainsi, pour une rondelle moyenne, les erreurs probables atteignent 2 à3 p. 100 sur les charges, et 3 à 4 p. 100 sur le module. Comme les erreurs possibles peuvent certainement dépasser quatre fois les erreurs probables, on voit qu'il faut s'attendre à des écarts assez fréquents de

10 p. 100 sur les charges et de 15 p. 100 sur les modules, surtout pour les rondelles de petites dimensions. Ces préliminaires posés, voyons

Points particuliers.

si la formule se vérifie. Je commencerai par montrer que c'est bien du module, et de lui seulement, que dépendent les divers aspects que présentent les rondelles. Si on jette les yeux sur le tableau des rondelles fabriquées à Assailly (tableau annexe B, page 42) , on voit qu'elles se classent ainsi RAPPORT

fo

NOMBRE

MODULE

de rondelles

1,125

2

0,75

0,281

0,50

0,125

0,25

0,031

Marquées a et b au tableau. Dont une, marquée c, a un module égal à 0,92 voisin de l'unité.

V72.

0,500

OBSERVATIONS

19

62 36

o

Les deux rondelles qui ont un module plus grand que l'unité présentent l'aplatissement brusque (*). Pour a, (*) Voici comment on observe l'aplatissement brusque. Lorsqu'on charge progressivement un certain nombre de couples de rondelles susceptibles de présenter ce phénomène, il arrive un moment où l'une d'elles, plus faible que les autres, s'affaisse brusquement, se retourne, et donne lieu à un claquement énergique. En continuant à charger, on entend successivement autant de claquements qu'il y a de couples, après quoi les rondelles sont emboîtées les unes dans les autres.

NOTE SUR LES RONDELLES BELLEVILLE.

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on le voit par le tableau annexe C (page 44) ; pour b, un essai spécial a montré que, sur quatre couples, un a supporté une charge maximum de 300 à 325 kilogrammes, et les trois autres 350 kilogrammes. Aucune des autres rondelles ne présente ce phénomène. Toutefois, il y a lieu de faire une exception pour celles dont le module s'approche de l'unité dans les limites d'écart de '15 p. '100, pour c notamment. Avec ces rondelles, on a, non pas autant de retournements qu'il y a de couples, mais quelques-uns seulement, probablement pour celles dont le module s'écarte assez de la moyenne pour atteindre l'unité. Ainsi, m=1 donne bien la limite du phénomène de l'aplatissement brusque. J'ai vérifié aussi que m=4 donne la limite à partir de laquelle les rondelles se tiennent d'elles-mêmes retournées. On trouvera page 41 le tableau des essais qui ont été exécutés sur des rondelles faites spécialement pour cela. Ces rondelles n'avaient pas subi le pilonnage auquel on les soumet habituellement après le recuit. Elles ont même profil, mais avec des flèches croissantes. Ces essais, dont j'ai donné le détail, parce que cela va nous être utile, prou-vent ce que j'ai avancé , à savoir que, lorsque le module est plus petit que quatre, les rondelles ne peuvent d'elles-mêmes se tenir renversées ; tandis que le contraire a lieu si le module est plus grand que quatre. On peut objecter qu'il n'est pas établi avec une précision suffisante que nz =4 est la limite exacte du phénomène, et il est bien possible qu'au lieu d'une limite précise, il y ait une frontière indécise, mais il paraît impossible de décider cette question, vu les divergences notables qu'il y a souvent d'une rondelle à une autre en apparence pareille. On voit, en effet, que, pour les rondelles n° 2 notamment, les charges d'aplatissement brusque se répartissent sur un intervalle très large (300 à