Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 20]

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NOTE SUR LES RONDELLES BELLEVILLE.

NOTE SUR LES RONDELLES BELLEVILLE.

Pour faire revenir cette rondelle à sa forme primitive, il faut presser sur elle avec une force p.

par les poids, à quelques kilogrammes près. A ce moment, on mesure la hauteur du ressort au moyen d'un compas d'épaisseur. Cette mesure se fait avec une erreur généralement moindre que 1/2 millimètre, niais elle peut cependant atteindre 1 millimètre. On doit donc admettre une erreur possible de 0'1'1,1, par rondelle, sur la mesure des flèches sous charge. Pour s'expliquer leS différences qu'il y a entre les rondelles d'une même série, il faut connaître le mode de fabrication. On commence par découper un disque annulaire dans une tôle d'acier dure, à 5 millièmes de carbone environ, ayant une épaisseur légèrement supérieure à celle qu'on veut donner à la rondelle, et avec les mêmes diamètres externe et interne ; puis, après l'avoir porté à la température du rouge, on l'emboutit au marteau-pilon de manière à lui donner une flèche un peu plus grande que celle qui devra finalement exister. Ensuite, on réchauffe à 900 degrés, et on trempe à l'eau froide. Cette trempe a généralement pour effet de tordre un peu la

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p. =

[-

1-3

7)T, - 1 3)m-

En résumé, nous voyons que les remarquables propriétés que je viens de signaler, ne dépendent que du module, c'est-à-dire du rapport de la flèche à l'épaisseur. On avait cru remarquer, dans la pratique (*),. qu'elles dépendaient du rapport de l'épaisseur au rayon matière. Les expériences vont me donner raison. 20 VÉRIFICATION DE LA FORMULE.

Avant de comparer la formule aux résultats de l'expérience, je dois faire remarquer qu'il ne faut pas s'attendre à une vérification absolument rigoureuse. Les expériences présentent, en effet, une certaine incertitude à cause des erreurs qu'on peut commettre sur la mesure des flèches, et à cause des différences qui existent dans les dimensions des rondelles. Ces expériences sont faites, à l'usine d'Assailly, de la manière suivante. On presse quelques couples de rondelles, cinq en général, entre le plateau d'une forte bascule, d'une part, et un grand levier en fer, sensiblement horizontal, d'autre part. Le levier, qu'on peut abaisser au moyen d'une vis de pression, sert à donner la charge. Ecarts probables.

Celle-ci est déterminée par des poids convenables placés sur le petit plateau de la bascule. Lorsqu'on a amené le

fléau de la bascule à être en équilibre, de manière que

les index soient bien en face l'un de l'autre, on est assuré que les rondelles supportent la charge marquée (*) Morandiere, /oc. cit.

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rondelle, de déformer sa conicité. Il se produit des efforts élastiques intérieurs, qu'on fait disparaître, en partie, par un recuit à 300 degrés. Enfin, on essaye la rondelle

en la frappant à plusieurs reprises avec le marteau-

pilon. La flèche diminue alors jusqu'à la valeur qui correspond à la limite d'élasticité, et la méridienne, qui était primitivement rectangulaire, se courbe légèrement en S. On comprend que cette série d'opérations laisse nécessairement les rondelles dans un état élastique et avec des flèches et des épaisseurs légèrement variables d'un échantillon à l'autre. Pour l'épaisseur, la différence possible atteint 0mm,2. Elle résulte de ce que, au laminage, il faut admettre une

tolérance de 02',1, et de ce que le chauffage pour la trempe produit une oxydation qui, dans certains cas, peut atteindre Omm,15.