Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 257]

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L'INDUSTRIE DU CUIVRE

DANS LA RÉGION D'HUELVA.

d'âge est assez conforme avec celles qu'on peut acquérir

attribuer à des actions hydrothermales ayant représenté,

en France, surtout si l'on remarque que les syénites

à côté des porphyres, une autre forme ou une autre

semblent, dans les Vosges, un peu postérieures au granite ordinaire. Après les granites viennent les roches confondues par M. Gonzalo, dans la partie stratigraphique de son ouvrage,

phase de l'éruption. Ces actions hydrochimiques expliqueraient également la formation des amas de pyrite de

sous la dénomination de porphyres. Ceux-ci, comme

nous sembleraient plutôt être le résultat d'une venue

nous avons déjà eu l'occasion de le dire, se sont introduits par dykes Est-Ouest, entre les feuillets des terrains précé-

aqueuse métallifère injectée entre les feuillets de schiste postérieurement au porphyre, et résultant d'un départ, si l'on veut, mais d'un départ déjà accompli en profondeur; en sorte qu'au lieu de prendre la forme d'un filon d'injec-

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dents, cambrien, silurien et carbonifère, précédemment plissés. A défaut de terrains plus récents, il semble donc permis de rattacher leur venue à la fin du, grand mouvement hercynien qui partout a été accompagné d'éruptions de microgranulite (*) Ces filons de porphyre Est-Ouest sont eux-mêmes à peu près tous localisés dans une bande assez étroite entre Aracena au Nord et Valverde au Sud, bande où on les

trouve en relation intime avec les amas de pyrite de fer.

Dans toute cette bande on remarque en outre, aussi bien dans le carbonifère que dans le silurien, des phéno-

mènes de métamorphisme en relation possible avec la venue de ces porphyres (**). M. Gonzalo a insisté sur ce fait qu'ils ne sont nullement restreints au contact des porphyres ou des diabases, qu'on les rencontre même en

des endroits où aucun pointement de ces roches n'est visible, que d'autre part certains contacts en sont absolument dépourvus et qu'il y a lieu par conséquent de les (*) Nous dirons plus loin que les diabases qui, aussi bien que

les porphyres, accompagnent souvent les amas de

pyrite,

paraissent postriasiques. (**) H est assez singulier que la traînée de porphyres qui forme des pointements si fréquents dans le silurien n'apparaisse guère qu'au voisinage de Rio-Tinto dans le carbonifère. Faudrait-il en conclure que quelques-unes au moins de ces roches seraient antérieures à ce dernier terrain ?

fer que l'on a considérés comme des gîtes de départ formés

nécessairement au contact d'un filon de porphyre et qui

tion, les mêmes matières auraient très bien pu, tout à côté, cristalliser sur les parois d'une fente étroite en filons concrétionnés (*). (") Quelques auteurs, dont von Groddeck (Traité des gîtes métallifères, traduction Küss, pp. 160, 424, etc.), ont décrit les amas

de pyrite de Rio-Tinto comme interstratifiés et « entourés de schistes en stratification concordante ». Cette concordance n'est en réalité qu'approximative et s'explique aisément par les directions de moindre résistance créées à la suite d'un plissement. Il est vrai que, pour certains amas de pyrite d'autres pays, comme celui du Rammelsberg, dans le Bas-Harz, on paraît avoir démontré la contemporanéité du gîte et des couches encaissantes ; il ne s'ensuit pas que tous les amas du monde aient dû se former de même. Si la région classique du Harz est, il est vrai, très analogue à celle de Huelva avec les mêmes roches (diabases et microgranulites), les mêmes terrains anciens et des actions métamorphiques analogues (voir un mémoire de M. Termier), les caractères de la pyrite du Rammelsberg sont, eux, très différents de ceux qu'on observe à Rio-Tinto. Au Rammelsberg en particulier, la pyrite épouse toutes les inflexions de la schistosité des couches encaissantes et présente elle-même des zones nettement parallèles à leur stratification ; rien de semblable ne semble exister dans la région d'Huelva. Par contre, on peut remarquer en Espagne la relation des amas de pyrite avec des diabases, orthophyres, etc., qui, à San-Domingos et à Rio-Tinto, forment même une éponte du gîte. Or on sait combien est fréquente et intime au Chili, dans

le Nassau, etc., l'association des minerais de cuivre avec des diabases et des diorites. De plus, de San-Domingos à Rio-Tinto, les terrains encaissants qui, notons-le bien, appartiennent là au silurien, ici au carbonifère, ont subi partout, dans la zone mé-