Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 76]

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NOTES DIVERSES. 102 EMPLOI DES EXPLOSIFS DANS LES MINES A GRISOU.

modes de bourrages sont impuissants avec les substances dans

IL -- BOURRAGE AVEC DES MATIÈRES TRÈS AQUEUSES.

On sait qu'on a proposé depuis longtemps d'assurer la sécurité des mines à grisou, en bourrant les coups de mine soit avec de l'eau, soit avec des matières très aqueuses. La Commission des substances explosives avait fait quelques essais avec les cartouches Settle dans lesquelles l'explosif est placé au milieu de l'eau contenue dans un sac de papier imperméable. Les essais avaient été peu satisfaisants, et les cartouches de cette nature ont d'ailleurs, outre l'incommodité de leur emploi, l'inconvénient grave d'obliger à augmenter considérablement le diamètre des trous de mine. M. Galloway avait proposé de former la première partie du bourrage avec de la mousse imbibée d'eau. MM. Chalon et Guérin ont imaginé d'employer une matière gélatineuse pouvant retenir jusqu'à 95 p. 100 d'eau, et moulée en cylindres d'un diamètre de 25 millimètres, avec 10 à 12 centimètres de largeur. Le prix de l'unité est de 0f,06. On intercale l'explosif entre un nombre de ces bourres,

variable suivant l'importance de la charge; on refoule fortement les bourres de sûreté avec le bourroir en bois, de manière à faire refluer la matière gélatineuse autour de l'explosif. On achève enfin le remplissage du trou à la manière ordinaire. En Angleterre, une société anglaise exploite le brevet

Ileath and Frost, qui s'applique à des espèces de cartouches Settle dans lesquelles l'eau est remplacée par une matière gélatineuse composée d'eau et de savon. On savait depuis longtemps, et toutes les expériences faites réceinment ont pleinement confirmé, que tous ces

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lesquelles ne se produit pas l'onde explosive,

telles que la poudre noire. La Commission des substances

explosives a montré que, avec les substances dans lesquelles la détonation est rendue en quelque sorte instantanée par la production de l'onde explosive, l'eau de la bourre n'intervient pas ou intervient à peine par sa nature propre, et qu'elle n'agit guère que par sa masse et par la plus grande perfection qu'elle assure au bourrage. Les ingénieurs d'Anzin et ceux de Blanzy ont expérimenté

les bourres Chalon - Guérin, et, pendant notre séjour à Anzin, nous avons été rendus témoins de quelques-unes de ces expériences.

Dans des coups de mines travaillants, l'emploi de ces bourres ne supprime pas la grande flamme donnée par la poudre noire, mais il supprime celle qui est produite par la dynamite-gomme et la dynamite n° 1.

Dans des coups de mine débourrants, l'emploi de la bourre ne supprime pas la flamme. Des charges très faibles de dynamite-gomme (40 et 80 grammes) bourrées au fond d'un trou de mine et recouvertes de trois bourres Chalon-Guérin , ont encore laissé voir de la flamme. L'effet des bourres Heath and Frost est sensiblement le même que celui des bourres Chalon-Guérin, mais leur emploi exige des trous de mine d'un diamètre de 7 centimètres au moins, ce qui est incommode dans la houille, impossible dans le rocher. L'importance de ces divers modes de bourrges est d'ail-

leurs bien diminuée, puisqu'on est maintenant assuré qu'il est possible de fabriquer des explosifs qui n'enflamment pas le grisou, même avec le bourrage le plus imporadrifnaaiti,reet. dont la sécurité est assurée avec un bourrage